Saturday, October 25, 2014

Damien de Molokaï : serie de départs

Français, English, Español

 par Willy Mpia sscc (Province d'Afrique)

     0.   Introduction : Un portrait de Damien

Joseph De veuster - le futur Père Damien - naît à Tremelo, en Belgique, le 3 janvier 1840 dans une famille nombreuse d'agriculteurs-commerçants. Alors que son père le destine à prendre la tête de l'exploitation familiale, Joseph décide de se consacrer à Dieu en entrant dans la Congrégation des Sacrés-Coeurs (dite de Picpus d'après le nom de la rue de Picpus à Paris où se trouvait la maison généralice). Son frère Pamphile l'y a précédé. En février 1859, il commence son noviciat à Louvain et il prend le nom de Damien.

En 1863, son frère Pamphile, qui devait partir pour la mission des îles Hawaii, tombe malade. Les préparatifs du voyage ayant déjà été faits, Damien obtient du Supérieur Général la permission de prendre la place de son frère. Il débarque à Honolulu le 19 mars 1864 où il est ordonné prêtre le 21 mai suivant. Dès son arrivée, il se jette, corps et âme, dans la rude vie de «missionnaire itinérant » sur l'île de Hawaii, la plus grande de l'archipel.
  
Le 10 mai 1873, Damien est arrivé Molokaï. A sa demande et selon le désir des lépreux, il restera définitivement à Molokai. En 1885, il est atteint de la lèpre. Il meurt le 15 avril 1889.

En 1936, le corps de Damien a été placé dans la chapelle St Antoine de Louvain, dans le côté gauche de la nef ; vers 1960, à l’occasion de la transformation de la chapelle, une crypte a été creusée sous la chapelle, où fut transféré le tombeau de Damien.

En 1995, le Père Damien ètait béatifié par le Pape Jean Paul II à Bruxelles. Le Bienheureux Damien fut canonisé le 11 octobre 2009 par le Pape Benoît XVI, à Rome.

1.   Des départs interminables…

La lecture de l’histoire de Damien détaille de nombreux départs de sa vie jusqu’à sa mort. Ce qui lui offre la possibilité d’apprendre à porter « plusieurs visages » dans son cœur.
Il part de la famille : la famille c’est le foyer où il a partagé toute son affection avec sa mère, son père, ses frères et sœurs, ses cousins et cousines… En optant d’entrer dans la vie religieuse et d’être missionaire, il choisit de vivre toutes ces relations désormais dans les souvenirs. Il n’aura plus les mêmes possibilités de rencontrer sa famille comme dans le passé. « Aujourd’hui, comme le dit le Père Edouard, les voyages internationaux ou autres sont des parties de plaisir. Dans un passé assez proche, c’étaient encore des entreprises risquées… Et pour le missionnaire du passé, son départ en mission n’était pas seulement une mise en danger de mort, mais aussi une séparation définitive de son pays et de sa famille. »[1]

Le départ pour la mission le sépare non seulement des parents et des confrères de Louvain et de Paris, mais aussi de la Belgique et de l’Europe. Il s’éloigne d’une culture qui l’a vu naître pour embrasser des civilisations qui ne présentent pas souvent les repères culturels de son continent d’origine. Dans une lettre à ses parents, il traite ses prochains hotes des hommes incivilisés et des brutes. Ces sentiments de peur exprimés à travers des mots durs n’arrêtent pas pourtant son désir profond de rencontrer ses canaques. Dans la même lettre, il reconnaît que c’est le seigneur qui l’emmène vers des horizons inconnus. On peut donc comprendre d’où vient l’amour avec lequel il se passionne des lépreux.

Déjà à Hawaï, Damien continue à faire des voyages significatifs dans sa vie. Quand le 14 avril 1873, le journal hawaien Nuhou propose au roi qu’un religieux ou une religieuse aille et sacrifie sa vie pour vivre avec les lépreux à Molokaï, Damien sera le premier volontaire qui va assurer la ronde. Mais finalement, il restera à la léproserie jusqu’à sa mort. Celle-ci constituera un nouveau départ de Damien vers son destin,vers Dieu son Père. Mais ce n’est pas fini là. D’autres voyages rameneront les restes de son corps à Louvain, sa relique à Rome, ses portraits partout dans le monde. Aujourd’hui encore son esprit hante le monde, sa leproserie sous ses différents visages : ignorence, violence, injustices, guerres, SIDA, analphabétisation, exploitation sexuelle, faim, misère…


2.    Vocation missionnaire

Damien est attaché à son frère Pamphile, tous les deux religieux des sacrés cœurs. Ils avaient toujours beaucoup à partager ensemble. Pourtant une différence de motivations séparera physiquement les deux religieux jusqu’à la fin de leur vie.

Pamphile, le frère aîné ne présente pas beaucoup de disponibilité pour aller en mission. Il préfère rester dans le continent européen. Probablement cette prédisposition psychologique aurait souvent de l’influence sur sa santé devenue empêchement pour lui d’aller en mission. Lorsqu’il était choisi pour constituer le bataillon missionnaire vers les îles Sandwich,  une épidémie de typhus s’était imposée en obstacle pour que son jeune frère le remplace dans  l’expédition.

A l’opposé de son frère aîné, Damien se montre très disponible pour aller en mission. La séparation de son environnement natif, les dangers du voyage et les risques de la mission ne le font pas du tout reculer. Après son ordination à Sandwich, il s’identifie tout-de-suite dans sa manière de signer ses lettres comme « prêtre missionnaire »[2].  A l’époque de Damien, « Le prêtre est l’homme de Dieu, différent du commun de mortels, il vit séparé. Il n’est pas marié. Il est vêtu d’une soutane noire. Son modèle est le moine, assidu à la prière. Lui, on le voit déambuler en récitant son bréviaire. Il est celui que vont trouver les fidèles pour être mis en contact avec Dieu aux moments-clés de leur vie : à la naissance d’un enfant, lors de leur mariage, en cas de maladie, avant de mourir… »Son identité de missionnaire révèle « une figure, un type d’homme et mode d’esprit consacrés par l’esprit de risque et l’héroïsme pour Dieu. » Dieu est est la motivation ultime qui pousse Damien aux larges.


3.   Former à la compétence

·      Instruction scolaire : Damien s’est certainement déployé pour la formation humaine de ses fidèles. Dans une lettre à sa Sœur Pauline, il donnait les détails de son travail, il lui racontait combien les Hawaïens étaient bien habillés, qu’ils savaient lire et écrire, bientôt disait-il en plaisentant, ils seraient plus civilisés que les Européens. L’Europe constitue sa première référence de civilisation. Puis il ne tarde pas de manifester sa douleur de constater que la maladie sévissait tellement que les pauvres lépreux étaient à peines formés qu’ils devaient mourir par les atrocités de la lèpre. La mort récoltait plus que la naissance pouvait semer.[3]

·     Travail manuel [4]  : Damien associe énormément les lépeux dans le travail manuel pour leur propre bien. « Jadis, fort peu de lépreux travaillaient ; aujourd’hui, la plupart cultivent un champ de patates… »[5]. Damien avait réussi de les persuader de se mettre au boulot. Il voulait leur présenter le travail comme une autre voie de leur guerrison.

L’homme fuit souvent le travail puisqu’il demande de l’effort, souvent un effort penible. Mais le travail n’est pas que tributaire de de la peine; il procure aussi, au-delà de toute souffrance, la joie. Elle est la compensation finale à un être humain dans le labeur. Elle est donc le salaire authentique qu’un homme doit recevoir de son travail.

Le travail est aussi créateur. La joie du travail s’explique justement par l’accomplissement de l’intention créatrice. En transformant la nature, adaptant ce qui existe déjà à ses besoins, l’être humain participe à la création , il prolonge l’acte créateur. Il crée des cultures, des civilisations, il crée une histoire toujours nouvelle. Mais aussi, par le travail, l’homme participe à sa propre création en essayant de dépasser les résistances matérielles du corps pour atteindre sa réalité essentielle. Le travail élève l’homme au rang de Dieu.

Nous pouvons aussi voir la dimension sociale du travail humain parmi les personnes qui collaborent. Il y a d’un côté la complémentarité entre les personnes dans travail en équipe et de l’autre l’attention réciproque entre les ouvriers d’une même équipe. Le travail en commun peut beaucoup contribuer à l’amélioration des relations entre les personnes.

·     Culture : Damien s’occupe d’offrir à ses amis des distractions. Il trouve une des voies par lesquelles passe son vœu de consoler et de guerrir les lépreux. Les canaques aimaient bien les courses aux chevaux. Après avoir initié du sport, Damien se rend compte que beaucoup de lépreux valides s’y adonnent. Aussi forme-t-il une fanfare qu’il équipe. Les talents sur lesquels il comptent pour former son orchestre sont des lépreux dont, pour la plupart, les mains ne comptent plus que deux ou trois doigts.


4.   Les Conflits...le vrai verdict

Damien avait moins de difficulté avec l’évêque et le Provincial au moment où il partait à Molokaï. Mais leurs successeurs respectifs lui avaient quelque peu compliqué la vie. Mais lui, fidèle à ses vœux et sa mission, leur était resté soumis. Par ailleurs, il avait vécu un réel conflit avec les protestants calvinistes.

La nouvelle constitution écrite du royaume hawaïen, publiée en 1840, contenait une clause de tolérance religieuse. Mais, dans la pratique, une hostilité ouverte persistait du temps de Damien. Les catholiques et les protestants se disputaient se rejetant les uns les autres. Damien, fidèle à son Eglise, ne voulait pas des calvanistes. Les deux camps s’étaient choisis des mots durs pour identifier les adversaires. C’est sur base de ces conflits que le pasteur Hyde répandra à la mort de Damien, des propos calmonieuses et difamatoires contre son ennemi catholique.

La première défense de Damien est constituée de ses propres supérieurs qui démentent les alégations selon lequelles leur confrère aurait vécu dans la désobéissance et n’aurait pas respecté ses engagements de chasteté. Mgr Koekmann, Evêque d’Honolulu à l’époque, prit la plume pour refuter du revers de la main les accusations contre Damien en démontrant la probité de son confrère missionnaire.

Mais la plus forte défense en faveur de Damien vient de Robert-Luis Stevenson, un journaliste calviniste australien, qui avait choisi Honolulu pour passer plusieurs mois de convalescence d’une tuberculose. Ce journaliste adressant des reproches les plus ascerbes au Pasteur Hyde, démontre d’un côté les échecs du calvanisme dans l’archipel et de l’autre le succès héroïque des catholiques à travers le Père Damien. Cette intervention de R.L. Stevenson vient apporter un vrai verdict dans ce procès postume engagé par un pasteur protestant du nom de Hyde contre le Père Damien.


5.   La fascination des médias

Damien est mort le 15 avril 1889 à Molokaï. Quinze jours après, Monseigneur Koekmann Organise à Honolulu une oraison funèbre à son intention. La presse se saisit de son discours pour exalter unanumement le prêtre catholique. « Partout où se publiait un journal, la mort du Père des lépreux fut annoncée ; des milliers d’articles racontèrent avec émotion son héroïsme et son martyre ; en quelques mois, le père damien fut célèbre dans le monde entier…Le monde a entendu la plainte déchirante des lépreux abandonnés sur un roché de l’océan, et admiré celui qui était allé ensevelir sa jeunesse dans ce pourrissoir pour leur porter secours. »[6]

A quoi tient la personnalité légendaire de Damien ? Ses lettres rassemblées prouvent qu’il aimait bien la correspondance. Il communiquait souvent avec son frère Pamphile, sa famille, ses supérieurs, il s’était créé des amitiés partout dans le monde. Pourtant de son vivant, reclu dans son œuvre de Molokaï, il n’avait pas tellement attiré l’attention des médias.


Il y a quelque chose qui cloche dans cette idylle entre l’ « apôtre des lépreux » et des médias de masse obsédés par les paillettes, et on ne peut s'empêcher de se demander ce qu'une telle fascination profane pour le prêtre catholique peut bien révéler. Dans un monde où les choix sont illimités et les conflits apparemment insolubles, voilà un homme et une foi qui prêchent l’oubli de soi et l’amour du prochain.

C’est à sa mort qu’ils l’élogient comme un activiste dévoué, simple, courageux, héroïque et martyre. Hier comme aujourd’hui, au nom d’une certaine neutralité, souvent en vue de bien vendre les copies imprimées, les journalistes s’attardent très peu sur sa foi, sa relation avec Jésus qui l’a conduit à Molokaï.


6.   Mission et ressources

  « Ayant passé sous le drap mortuaire, le jour de mes vœux,disait Damien dans une lettre, je crus de mon devoir de m’offrir… ». de cette phrase, on peut comprendre tout son engagement impreigné pour les lépreux.  Sa conviction de se sacrifer pour les lépreux détermine sa mission : la visite aux malades lui donne la possibilité de les consoler en leur tendant la main, le partage de la parole de Dieu dans la catéchèse, la célébration des sacréments, les soins à domicile. Puis s’ajoutent l’assainissement des routes, l’adduction d’eau, renovation de l’habitat, construction des chapelles, l’horphelinat... Il n’avait, peut-être, jamais imaginé que sa présence eût été capable de faire un si grand bien aux malheurreux rejetés de Molokaï.

Damien a attiré sur lui les amitiés de partout pour soutenir son œuvre. Mais la plus grande force à laquelle il fait recours c’est le Christ. Ses rencontres quotidiennes dans l’Eucharistie et dans l’adoration l’ont essentiellement motivé à aimer les pauvres misérables de Molokaï. Au-delà de toutes les difficultés, on découvre en Damien un « étrange bonheur » à vivre avec les lépreux. Il le dit lui-même : « la joie et le contentement du cœur que me procurent les Sacrés-Cœurs font que je me crois le missionnaire le plus heureux du monde. »


7. Conclusion

Quand j’étais intéressé pour animer une soirée de formation sur Saint damien de Molokaï, je m’étais empressé d’aller à la bilbliothèque lire les historiens éloquents sur le personnage. J’ai rencontré une image de Damien plaquée au fond d’une misérable liproserie. Cette image a dessiné pour moi l’itinéraire de Damien de Tremelo  jusqu’à la léproserie puis après la léproserie. Cela me semblait un sentier qui traversait des continents, des eaux, des forêts, des brousses, des rochers, des montagnes, des cœurs... avec tout ce que la nature renferme de beau et de dangereux. Un regard minitieux révèle ce parcours joncé de nombreux départs. Damien quitte constamment d’un endroit à l’autre sans jamais faire le retour.

Plusque tout le parcours effectué, c’est la personne de Damien même qui interpelle. D’où un homme humain peut-il puiser des ressources nécessaires pour affronter des défis si redoutables ? Comment se présente-t-il si disponible, et surtout dans des choix difficiles à faire ?




BIBLIOGRAPHIE

1.    Edouard Brion et Stéphane Steyt, Damien hier et aujourd’hui,éd. fidélité, Namur, 2009, 136 p.
2.    Edouard Brion, Un étrange bonheur. Lettres du Père Damien lépreux (1885-1889)), éditions du Cerf, Paris, 1988, 133 p.
3.    Gavan Daws, Nous autres les lépreux. Le Père Damien de Molokaï (1840-1889), éd. Nouvelle cité, paris, 1984, 266 p.
4.    Willy Mpia Makila, Travail et réflexion du facteur humain. Lecture de la signification humaine du travail, Philosophat st Augustin, Kinshasa, 1996-1997.
5.    Omer Anglebert, Père Damien. Apôtre des lépreux, Editions Labor, Bruxelles, 1994, 30 p.
6.    Sébastien MUYENGO MULOMBE, le Sacerdoce Chemin de non-retour, Médiaspaul, Kinshasa, 2008, 127p.
7.    Bernard Couronne, Petite vie de saint Damien De Veuster, Desclée de Brouwer, Paris, 2009, 181p.

 Kinshasa, le 25 mai 2014






[1] Edouard Brion net Stéphane Steyt, Damien hier et aujourd’hui, fidélité, Namur, 2009, p. 43.
[2]  Les explications sur l’identité de Damien comme prêtre missionnaire sont plus développées par Édouard Brion et Stéphane Steyt dans Damien hier et aujourd’hu, de la page 49 à la page 54. On trouve dans leur texte un portrait du prêtre du temps de Damien et celui du prêtre actuel.
[3] On peut rencontrer d’autres détails en lisant Gavan Daws, Nous autres les lépreux. Le Père Damien de Molokaï (1840-1889), éd. Nouvelle cité, paris, 1984, p. 53.
[4] Ces idées sur le travail humain sont bien développées dans le travail de fin cycle de baccaloriat en philosophie de Willy Mpia Makila, Travail et réflexion du facteur humain. Lecture de la signification humaine du travail, Philosophat st Augustin, Kinshasa, 1996-1997.
[5] Omer Anglebert, Père Damien. Apôtre des lépreux, Editions Labor, Bruxelles, 1994, p.144.
[6] Omer Anglebert, Père Damien. Apôtre des lépreux, Editions Labor, Bruxelles, 1994, pp.202-203.




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Damien of Molokai: Serie of departures


0. Introduction: A portrait of Damien

Joseph De Veuster - the future Father Damien - born in Tremelo, Belgium, January 3, 1840 in a large family farmer-merchant. While his father intended that he took over the family farm, Joseph decided to devote himself to God and entered the Congregation of the Sacred Hearts (Picpus called after the name of the street in Paris where it is located the general house). His brother Pamphile were there before him. In February 1859 he began his novitiate at Louvain and he took the name Damien.

    In 1863, his brother Pamphile, who was about to leave for the mission of the Hawaiian Islands, became ill. Has the travel arrangements have already been made, Damien obtained permission from the Superior General to take the place of his brother. He arrived in Honolulu March 19, 1864 where he was ordained priest on the 21st  May. Upon his arrival, he threw himself, body and soul, in the rough life of "itinerant missionary" on the island of Hawaii, the largest of the archipelago.

  On May 10th , 1873, Damien arrived to Molokai. At its request and the lepers, he definitely will stay at Molokai. In 1885, he was a leper. He died April 15th, 1889. In 1936, Damien's body was placed in the chapel of St. Anthony Louvain, in the left side of the nave; arround 1960, on the occasion of the conversion of the chapel, a crypt was dug in the chapel, where the tomb of Damien was transferred to. In 1995, Father Damien was beatified by Pope John Paul II in Brussels. Blessed Damien was canonized October 11, 2009 by Pope Benedict XVI in Rome.

1. Endless Departures...

Reading the details of story of Damien we found many departures of his life until his death. This offers him the opportunity to learn to wear "many faces" in his heart.

He leaves the family: the family is the home where he shared his affection with his mother, father, brothers, sisters, cousins ​​... By choosing to enter to religious life and be missionary, he choose to live all these relationships as memories. He will not have the same opportunities to meet his family as in the past. "Today, in accordance with Father Edward, international journeys are moments of having fun. In the recent past, it was still risky business ... And for the missionary of the past, it was not only to be exposed to the danger of death, but also to a permanent separation from his country and his family. "[1]

The departure for the mission not only separates him from parents and brothers of Louvain and Paris, but also from Belgium and Europe. It moves him away from a culture that was born to embrace to civilizations that often do not have the cultural references of the original continent. In a letter to his parents, he treats his future  host as uncivilized and brutes. These feelings of fear expressed through harsh words do not stop yet his deep desire to meet his Kanak. In the same letter, he acknowledges that it is the Lord who takes him to unknown horizons. One can therefore understand from where is coming the love with which he is passionate with lepers.

Already in Hawaii, Damien continues to make significant journeys in his life. When April 14th , 1873, the Hawaiian newspaper Nuhou offers the king a proposal for a religious to sacrifices his/her  life and goes to live with the lepers on Molokai, Damien will be the first volunteer who will provide round. But at the end, he will remain at the leper colony until his death. This will be a new departure of Damien to his destiny, to God his Father. But it is not over there. Other trips will bring back the remains of his body to Leuven, its relic to Rome, his portraits worldwide. Even today his spirit sorrounding the world with its lepers with many faces: ignorence, violence, injustice, wars, AIDS, illiteracy, sexual exploitation, hunger, misery ...


2.  Missionary Vocation

Damien is attached to his brother Pamphile, both religious sacred hearts. They always had a lot to share together. However, a difference of motivations physically separate the two religious until the end of their lives.

Pamphile, the older brother does not have a lot of availability for missions. He prefers to stay in Europe. Probably this psychological predisposition had an influence on his health which became an hindrance to go on missions. When he was chosen to form the battalion missionary to go to the Sandwich Islands, a typhus epidemic ecloded and constituted obstacle to him and his younger brother replaced him in the expedition.

In contrast to his older brother, Damien is very available for missions. The separation from its native environment, the dangers of the journey and the risks of the mission do not shrink him at all. After his ordination in Sandwich, he identifies himself in his way to sign his letters as "missionary priest."[2]

At the time of Damien, The priest is the man of God, different from common mortals, lives separated. He is not married. He is dressed in a black cassock. His model is the monk, assiduous prayer. He is seen walking praying his breviary. He is the one that the believers are looking for to be put in contact with God in the key moments of their lives: the birth of a child during their marriage, in case of illness, moments before the death  ... His identity of missionary reveals  a figure, a type of man and form of thinking marked by a spirit of risk and heroism of  God. God is the ultimate motivation that drives the brother Damien.


3. Training for competency

• Scholar Instruction: Damien has certainly made ​​effort for the human formation of believers. In a letter to his sister Pauline, he gave details of his work, he told her how the Hawaiians were well dressed, they could read and write, he said joking that soon they would be more civilized than the Europeans. Europe is the first reference of civilization. In the same letter he jumps and shows his pain to see that disease was rampant, so that the poor lepers as soon as they formed died by the atrocities of leprosy. Death reaped more than the birth could sow.[3]

• Handicraft[4]: Damien combines enormously lepers in their manual labor for their own good. "In the past, very few lepers were working; Today, most of them grow a potato in the field ... "[5]. Damien was able to persuade them to work. He wanted to present their work as another way of their hearling.

Men flees often from work since it requires effort. But to make effort is not the only things that man gets from  work; it gives too, beyond all suffering - joy. This joy is the final compensation for human being for their labor. This is the authentic salary that men should receive from their work.
The work is also an oportunity to be creative. The joy of work is precisely due to the fulfillment of the creative intention. By transforming nature, adapting what already exists to its needs, the human being is involved in the creation, it extends the creative act. It creates cultures, civilizations, it always creates a new story. But also through work man participates in his own creation, trying to overcome the physical resistance of the body to reach its essential reality. The work raises man to the level of God.

We can also see the social dimension of human work among people who work together. There is one side complementarity between people in teamwork and the other caring for one another between the workers of the same team. Working together can do much to improve relations between people.

• Culture: Damien deals to offer distractions its friends. This is one of the ways through which passes his vow to comfort and cure lepers. Kanak liked racing horses. After starting the sport, Damien realizes that many valid leper indulge in it. After setting up this sport he formed a musical band. Talent on which this band were formed are lepers whom, for the most part, hands count only two or three fingers.  


4. Conflicts ... the true verdict

Damien had less difficulty with the bishop and the Provincial when he went to Molokai. But their successors had somewhat complicated his life. But he, faithful to his vows and mission remained before them. Moreover, he had lived a real conflict with the Calvinist Protestants.

The new written constitution of the Hawaiian Kingdom, published in 1840, contained a clause of religious tolerance. But in practice, the open hostility between Catholic and Calvanist persisted during time Damien. Catholics and Protestants fought to reject each other. Damien, faithful to his church, did not want the calvanistes. Both sides were chosen harsh words to identify opponents. It is based on this  difficulties that the pastor Hyde spread after the death of Damien calmonieuses difamatoires against his Catholic enemy.

The first defense of Damien cames from of his own superiors that belie the alégations according to which their colleague would have lived in disobedience and did not respect its commitments to chastity. Koekmann Bishop, Bishop of Honolulu at the time, took the pen to refute the backhand charges against Damien demonstrating the probity of his missionary colleague.

But the strongest defensive for Damien cames from Robert Luis Stevenson, an Australian journalist Calvinist, who chose Honolulu to spend several months recovering from tuberculosis. This reporter addressing the most severe critics against Pastor Hyde demonstrating on one side the failures calvanism in the islands and on the other side the heroic success of Catholics trough Father Damien. This intervention by RL Stevenson comes to bring a true verdict in this trial posthumous committed by a Protestant minister named Hyde against Father Damien.


5. The media fascination

Damien died April 15th, 1889 in Molokai. A fortnight later, Monsignor Koekmann Honolulu Organizes a eulogy for him. The press took his speech to extol unanumement Catholic priest. "Wherever published a newspaper, the death of the Father of the lepers was announced; thousands of articles emotionally told his heroism and martyrdom; in a few months, Father Damien was famous all over the world ... The world has heard the heartbreaking complaint lepers abandoned on a roché of the ocean, and saw admired one who had gone to bury his youth in this hole to rescue them."[6]

On what does the legendary personality of Damien? His collected letters show that he liked correspondence. He often communicated with his brother Pamphile, his family, his superiors, he had created friendships around the world. Yet during his lifetime, his work in Molokai, he had not attracted so much media attention.

There is something unusual in this romance between the "apostle of the lepers" and mass media obsessed with glitter, and we can just ask what is going on among journalist secular and the Catholic priest?l. In a world where the choices are endless and seemingly intractable conflicts, this is a man and a faith that preach selflessness and love of neighbor.

It was at his death that the journalist started to spoke about him as a dedicated activist, simple, courageous, heroic martyrdom. Then as now, the name of a certain neutrality, often for good selling printed copies, journalists spend very little time on his faith, his relationship with Jesus that led to Molokai.


6. Mission and Resources

 "Having passed under the pall, the day of my wishes, Damien said in a letter, I thought it my duty to give me ...". from this sentence, we can understand everything why he has offered himself engaged to penetrate in the world of lepers. His conviction to sacrifer for lepers determines its mission: visiting the sick given the opportunity to console holding out his hand, sharing the word of God in catechesis, the sacraments, home care. Then add the cleanup of roads, water supply, renovation of housing, building chapels, the orphelinat ... He had, perhaps, never imagined that his presence would have been able to a great blessing to poorest rejected from Molokai.

Damien drew on her friendships from all over the world to support his work. But the greatest force to which he refers is the Christ. His daily encounters in the Eucharist and adoration have essentially motivated to love the poor wretches of Molokai. Beyond all the difficulties, we find Damien in a "strange happiness" to live with the lepers. He himself says: "joy and contentment of the heart that give me the Sacred Hearts are I think I am the happiest missionary in the world. "


7. Conclusion

When I was indicated to guide one session of training about Saint Damien of Molokai, I hastened to go to library to read the eloquent historians about this personality. One of the result of my search is the picture of Damien placed at the bottom of a miserable place of lepers. I drew for me this image to understand the route of Damien from Tremelo where he was born to the leper colony and after the leprosarium. It seemed like a path that crossed continents, water, forests, bushes, rocks, mountains, hearts ... with all that nature contains beautiful and dangerous. A painstaking look reveals a journey full of departures. Damien leaves constantly from one place to another without ever returning. Morethan entire route taken is the same person that calls Damien. From where a human can draw resources needed to tackle challenges so formidable? How is he made so available, especially when it is necessary to make difficult choices?



REFERENCES

1.    Edouard Brion et Stéphane Steyt, Damien hier et aujourd’hui,éd. fidélité, Namur, 2009, 136 p.
2.    Edouard Brion, Un étrange bonheur. Lettres du Père Damien lépreux (1885-1889)), éditions du Cerf, Paris, 1988, 133 p.
3.    Gavan Daws, Nous autres les lépreux. Le Père Damien de Molokaï (1840-1889), éd. Nouvelle cité, paris, 1984, 266 p.
4.    Willy Mpia Makila, Travail et réflexion du facteur humain. Lecture de la signification humaine du travail, Philosophat st Augustin, Kinshasa, 1996-1997. 
5.    Omer Anglebert, Père Damien. Apôtre des lépreux, Editions Labor, Bruxelles, 1994, 30 p. 
6.    Sébastien MUYENGO MULOMBE, le Sacerdoce Chemin de non-retour, Médiaspaul, Kinshasa, 2008, 127p. 
7.    Bernard Couronne, Petite vie de saint Damien De Veuster, Desclée de Brouwer, Paris, 2009, 181p.


  Kinshasa, 25 May 2014




[1] Edouard Brion net Stéphane Steyt, Damien hier et aujourd’hui, fidélité, Namur, 2009, p. 43.
[2] Les explications sur l’identité de Damien comme prêtre missionnaire sont plus développées par Édouard Brion et Stéphane Steyt dans Damien hier et aujourd’hu, de la page 49 à la page 54. On trouve dans leur texte un portrait du prêtre du temps de Damien et celui du prêtre actuel.
[3] On peut rencontrer d’autres détails en lisant Gavan Daws, Nous autres les lépreux. Le Père Damien de Molokaï (1840-1889), éd. Nouvelle cité, paris, 1984, p. 53.
[4] Ces idées sur le travail humain sont bien développées dans le travail de fin cycle de baccaloriat en philosophie de Willy Mpia Makila, Travail et réflexion du facteur humain. Lecture de la signification humaine du travail, Philosophat st Augustin, Kinshasa, 1996-1997
[5] Omer Anglebert, Père Damien. Apôtre des lépreux, Editions Labor, Bruxelles, 1994, p.144.
[6] Omer Anglebert, Père Damien. Apôtre des lépreux, Editions Labor, Bruxelles, 1994, pp.202-203.



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DAMIAN DE MOLOKAI: serie de salidas 


Introducción: un retrato de Damián

José de Veuster – el futuro Padre Damián – nace en Tremeló, Bélgica, el 3 de enero de 1840, en una gran familia de agricultores - comerciantes. Mientras que su padre pensaba nombrarle encargado de la granja, José decide dedicarse a Dios. Entró en la Congregación de los Sagrados Corazones (llamada PICPUS por el nombre de la calle de París donde se ubica la Casa General). Su hermano Pánfilo había ingresado allí, varios años antes. En febrero de 1859 comenzó su noviciado en Lovaina y tomó el nombre de Damián.

En 1863 su hermano Pánfilo, que debía partir a la misión de las Islas Hawái cayó enfermo. Los arreglos del viaje estaban realizados. Damián obtuvo el permiso del Superior General para ocupar el lugar de su hermano. Desembarca en Honolulú el 18 de marzo de 1864. Allí fue ordenado sacerdote el 21 de mayo. Desde su llegada se metió en cuerpo y alma en la áspera vida de “misionero itinerante” en la isla de Hawái; la mayor del archipiélago.

El 10 de mayo de 1873 llegó a Molokai, a petición propia y siguiendo el deseo de los leprosos, permaneció definitivamente en Molokai.
En 1885 contrajo la lepra.Murió el 15 de abril de 1889
En 1936 el cuerpo de Damián fue colocado en la capilla de San Antonio de Lovaina, en el lado izquierdo de la nave. Hacia 1960, con motivo de las obras de restauración, se excavó una cripta. Allí fue trasladado su cuerpo.
En 1995 el Padre Damián fue beatificado por el Papa Juan Pablo II en Bruselas.
El Beato Damián fue canonizado el 11 de octubre de 2009 por el Papa Benedicto XVI, en Roma.


1. SALIDAS INTERMINABLES

La lectura de la historia de Damián detalla muchas salidas de su vida hasta su muerte. Esto ofrece la oportunidad de poder conocer “muchos aspectos” de su corazón.

Él deja a la familia: la familia es el hogar donde compartió su afecto con su madre, padre, hermano, hermanas, primos… al optar por entrar en la vida religiosa y ser misionero, escogió vivir todas estas relaciones en recuerdos. Él no tendrá más las mismas oportunidades de conocer a su familia como en el pasado. “Hoy en día, en las palabras del Padre Eduard, los viajes internacionales u otros son momentos de divesión. En el pasado no muy lejano era un negocio arriesgado. Y para el misionero del pasado, ir a una misión no era solo un peligro de muerte sino también una separación definitiva de su país y familia[1].”

La partida para la misión no solo separa Damián de los padres y hermanos de Lovaina y París, sino también de Bélgica y Europa. Se aleja de una cultura donde nació para abrazar civilizaciones que a menudo no tienen las referencias culturales del continente de origen. En una carta a sus padres, Damián trata a sus futuros amigos de incivilizados y de brutos. Pero estos sentimientos de temor expresados a través de estas palabras duras no dejan, sin embargo, su profundo deseo de conocer a sus canancas. En la misma carta reconoce que es el Señor quien lo lleva a horizontes desconocidos. Por lo tanto, se puede entender el origen del amor con que se apasiona con los leprosos.

Ya en Hawái, Damián continúa haciendo recorridos significativos en su vida. El 14 de abril de 1873, el periódico hawaiano, Nuhou, propone al rey que un religioso o una religiosa vayan a vivir con los leprosos en Molokai, sacrificando la propia vida. Damián será el primer voluntario por el momento. Pero en última instancia se mantendrá en la colonia de leprosos hasta su muerte. Esta será una nueva salida para Damián que lo llevará hasta su destino, a Dios Padre. Pero no se acaba aquí. Otros viajes traerán de vuelta los restos de su cuerpo a Lovaina, su reliquia a Roma, sus retratos en todas partes. Incluso hoy en día, su espíritu ronda el mundo, su leprosería en sus diversas formas: ignorancia, violencia, injusticia, guerras, SIDA, analfabetismo, explotación sexual, hambre, miseria…


2. VOCACIÓN MISIONERA

Damián permaneció cercano a su hermano Pánfilo, ambos religiosos de los sagrados corazones. Siempre tenían mucho que compartir juntos. Sin embrago, una diferencia de motivaciones separará físicamente a los dos religiosos hasta el final de sus vidas.
Pánfilo, el hermano mayor, no tiene mucha disponibilidad para ir a las misiones. Prefiere quedarse en Europa. Probablemente esta predisposición psicológica a menudo tiene una influencia en su salud, volviéndole incapaz de ir a misiones. Cuando fue elegido para formar el batallón misionero de las islas Sándwich, una epidemia de tifus le obstaculizó llegar. Su hermano menor, le reemplazó en la expedición.

A diferencia de su hermano, Damián está muy disponible para misiones. La separación de su entorno nativo, los peligros del viaje y los riesgos de la misión no le retraen en absoluto. Tras su ordenación en Sándwich, se identifica en su manera de firmar sus cartas como “sacerdote misionero”[2]. En la época de Damián, “el sacerdote es el hombre de Dios, diferente de los mortales comunes. Vive independiente, no está casado, está vestido con sotana negra, su modelo era el monje, la oración asidua. Se le ve paseando y recitando el breviario. Él es el que sale al encuentro de los fieles para ponerlos en contacto con Dios en los momentos clave de su vida: el nacimiento de un hijo, durante su matrimonio, en caso de enfermedad, antes de morir… su identidad misionera revela una figura, un tipo de hombre marcado con el espíritu de riesgo y heroísmo. Dios es la motivación última que impulsa a Damián.

3. FORMAR A LA COMPETENCIA

§  Instrucción escolar: Damián cuida, sin duda, de la formación humana de los fieles. En una carta a su hermana Paulina dio detalles de su trabajo. En ella cuenta cómo los hawaianos estaban bien vestidos, podían leer y escribir. Dijo también que serían más civilizados que los europeos. Europa es la primera referencia de la civilización. Por lo que inmediatamente, mostraba su dolor, viendo que la enfermedad estaba muy extendida, explica que los pobres leprosos ya formados tenían que morir por las atrocidades de la letra. “La muerte cosechaba más frutos que los nacimientos”[3]

§  Trabajo manual[4]: Damián quiere que los leprosos trabajen manualmente para su propio bien. “En el pasado, muy pocos leprosos trabajaban, hoy en día, la mayoría cultivan un campo de patatas”[5]… Damián pudo persuadirlos para ir a trabajar. Quería presentar su trabajo como una forma más de curación.
El hombre huye a menudo del trabajo ya que requiere esfuerzo, con frecuencia doloroso. Pero el trabajo no es sólo un castigo, también produce alegría. Es la recompensa a un ser humano por su esfuerzo. El hombre debe recibir un salario por su trabajo.
El trabajo es también creativo. El gozo del trabajo se debe precisamente a la realización de la intención creativa. La transformación de la naturaleza, adaptándola a lo que ya existe para sus necesidades, el ser humano participa en la creación, se extiende o se prolonga el acto creativo. Crea culturas, civilizaciones, siempre crea una nueva historia. También a través del trabajo el hombre participa de su propia creación; tratando de superar la resistencia física del cuerpo para llegar a su realidad esencial. El trabajo eleva al hombre a nivel de Dios.
También podemos ver la dimensión del trabajo humano entre personas que colaboran juntas. Hay una complementariedad entre las personas en el trabajo en equipo. Del otro lado, la atención mutua entre trabajadores de un mismo equipo. Trabajando juntos se puede hacer mucho para mejorar las relaciones entre las personas.

§  Cultura: Damián se preocupa de ofrecer a sus amigos distracciones. Es una de las maneras por las que pasa su deseo de confort y curar a los leprosos. A los canacas les gustan las carreras de caballos. Después de iniciar el deporte, Damián se da cuenta de que muchos mejoran su vida. También forma una fanfarria con instrumentos propios. Las posibilidades con las que cuenta para formar su orquesta son los leprosos que, en muchos casos, tienen solamente dos o tres dedos en sus manos.



4. CONFLICTOS... EL VERDADERO VEREDICTO.

Damián tuvo menos dificultades con el obispo y el provincial cuando fue a Molokai. Las nuevas autoridades habían complicado un poco su vida. Pero, fiel a sus votos y a su misión, se mantuvo obediente. Pero por otra parte, había vivido un verdadero conflicto con los protestantes calvinistas.

La nueva constitución escrita del Reino de Hawái, publicada en 1840, contiene una cláusula de tolerancia religiosa. Pero en la práctica, una hostilidad abierta persistió en el tiempo de Damián. Católicos y protestantes lucharon para rechazarse mutuamente. Damián, fiel a su Iglesia, no gustaba de los calvinistas. Ambas partes eligieron palabras duras para identificar al oponente. El fundamento de los conflictos es una carta del pastor Hyde publicada después de la muerte de Damián, carta calumniosa y difamatoria contra su adversario católico.

La primera defensa de Damián es de sus propios superiores que desmienten las alegaciones según las cuales, su hermano habría vivido en desobediencia y sin respetar sus compromisos de castidad. Koekmann, obispo de Honolulú, en ese momento, tomo la pluma para refutar los cargos y acusaciones contra Damián, demostrando la probidad del misionero. Pero la defensa más fuerte en favor de Damián es de Robert Luis Stevenson, un periodista calvinista australiano, que eligió Honolulú para pasar varios meses recuperándose de tuberculosis. Este reportero reprocha al pastor Hyde y critica, por otro lado, los fracasos calvinistas en la isla y demuestra el éxito heroico de los católicos en torno al Padre Damián. Esta intervención del periodista produjo un verdadero veredicto en este juicio póstumo cometido por un ministro protestante.


5. LA FASCINACIÓN DE LOS MEDIOS

Damián murió el 15 de abril de 1889, en Molokai. 15 días más tarde, Monseñor Koekmann, obispo de Honolulú, organiza una oración fúnebre en su memoria. La prensa tomó su discurso para ensalzar al sacerdote católico unánimemente. “Donde quiera que se publica un periódico se anuncia la muerte del padre de los leprosos. Miles de artículos hablan emocionadamente de su heroísmo y martirio, en pocos meses el P. Damián era famoso en todo el mundo… el mundo ha escuchado las quejas desgarradoras de los leprosos abandonados en la roca del océano y ha admirado a aquel que fue a enterrar su juventud en este lugar para rescatarlos[6].

¿En qué consiste la legendaria personalidad de Damián? Sus cartas recogidas muestran que a él le gustaba la correspondencia. A menudo se comunicaba con su hermano Pánfilo, su familia, sus superiores. Había creado amistades en todo el mundo. Sin embargo, durante su vida, su trabajo recluido en Molokai no había atraído tanta atracción de los medios.

Hay algo que llama la atención en este idilio entre el apóstol de los leprosos y los medios de comunicación obsesionados con la “purpurina” social. Uno no puede dejar de preguntarse el porqué de esa fascinación laica por el sacerdote católico. En un mundo donde las opciones son interminables y los conflictos aparentemente insolubles aparece un hombre con una fe que predica desinterés de sí y amor al prójimo. ¿Se puede entender de dónde viene el amor con el que Damián se apasiona por los leprosos?
Fue a partir de su muerte cuando alabaron a Damián como activista dedicado, simple, valiente, mártir y heroico. Entonces, como ahora, el periodista de una cierta neutralidad religiosa, a menudo por una buena venta de ejemplares impresos, pasa muy poco tiempo en contemplar la fe de aquel hombre y su relación con Jesús que le llevó a Molokai.


 6. MISION Y RECURSOS

Después de haber estado bajo el manto mortuorio el día de mis votos, -dijo Damián en una carta-, pensé que mi deber era ofrecerme…”. De esta frase podemos entender todo el compromiso con los leprosos. Su convicción de sacrificarse determina su vida: visitar a los enfermos ofrecía la oportunidad de consolarles tendiéndoles la mano, compartiendo la palabra de Dios en la catequesis, en los sacramentos, en la atención domiciliaria. A continuación, añadía la mejora de los caminos, suministro de aguas, rehabilitación de viviendas, capillas, edificios, orfanatos… nunca imaginó que su presencia fuera tan gran bendición para los pobres de Molokai.


7. CONCLUSIÓN

Cuando estuve interesado en organizar una tarde de formación sobre San Damián de Molokai, en Kinshasa, me apresuré a ir a la biblioteca para leer las historias elocuentes de este personaje. Recibí una imagen de Damián en una leprosería miserable. Esta imagen dibujó, para mí, la ruta de Damián de Tremeló a la colonia de leprosos y después de la leprosería. Parecía un camino que atraviesa los continentes y el agua, los bosques, arbustos, rocas, montañas, corazones… con todo lo que la naturaleza contiene de bello y peligroso. Una mirada minuciosa revela este itinerario cargado de numerosas salidas. Damián pasa constantemente de un lugar a otro sin jamás volver atrás. Después de este recorrido efectuado es la misma persona de Damián que me interpela: ¿de dónde un ser humano puede sacar las fuerzas necesarias para afrontar estos desafíos tan grandes?


REFERENCIAS

1.      Eduard Brion et Stéphane Steyt, Damien hier et aujourd’hui. Éd. Fidelité, Namur, 2009, p.136.
2.      Eudard Brion, Un estrange Bonheur, Lettres du Père Damien lépreux (1885-1889), éditions du Cerf, París, 1988, p.133.
3.      Gavan DAWS, Nous autres les lépres. Le Père Damien de Molokai (1840-1889), éd. Nouvelle cité, Paris, 1984, p.266.
4.      Willy MPIA MAKILA, Travail et réflexion du facteur humain. Lectura de la signification humaine du travail, Philosophat st Augustin, Kinshasa, 1996-1997.
5.      Omer Anglebert, Père Damien. Apòtre des lépreus, Editions Labor, Bruxelles, 1994, p.30.
6.      Sébastien MUYENGO MULOMBE, Le Sacerdoce Chemin de non-retour, Mediaspaul, Kinshasa, 2008, p.127.
7.      Bernard Courone, Petite vie de saint Damien De Veuster, Desclée de Brouwer, Paris, 2009, p.181.
Kinshasa, le 25 mai 2014




[1]  Edouard Brion et Stéphane Steyt, Damien hier et aujourd’hui, fidélité, Namur, 2009, p. 43.

[2] Las explicaciones sobre la identidad de Damián como sacerdote misionero están más desarrolladas claramente por Eduardo Brion y Stephane Steyt, “Damien hier et aujourd’hui, p. 49-54. Se encuentra en su texto un retrato del sacerdote de tiempo de Damián.

[3] Se puede encontrar otros detalles leyendo a Gavan Daws, Nous autres les lépreux. Le Père Damien de Molokaï (1840-1889), éd. Nouvelle cité, paris, 1984, p. 53.
[4] Estas ideas sobre el trabajo humano están desarrolladas en la tesina de fin de ciclo de bachillerato de filosofía de Willy MPIA MAKILA, Trabajo y reflexión sobre el factor humano. Lectura de la significación humana del trabajo, filosofado Santo Agostín, Kinshasa, 1996-1997.
[5] Omer Anglebert, Père Damien, Apôtre des Lépreux, Editions Labor, Bruxelles, 1994, p.144.
[6] Omer Anglebert, Pére Damien, Apôtre des lépreux, Editions Labor, Bruxelles, 1994, p. 202-203.

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