… C’EST A MOI QUI VOUS L’AVEZ FAIT
Français, Español
Je viens de rentrer
d’une courte visite aux Philippines (Manilles). Le dimanche, le Père Andy
m’invite d’aller prier dans une de nos
nouvelles paroisses (Bagbag) car la messe est en Anglais. N’ayant pas le
transport personnel, nous avons pris un taxi. Il dira au taximen que nous
partons au Cimetière. Comme mon doute pouvait se lire sur mon visage, il
m’expliquera que c’est une référence facile pour toute personne car la Paroisse
est mitoyenne au Cimetière.
Nous arrivons à la
Paroisse, je cours étancher ma soif de localiser le dit cimetière. Ma surprise
fut de voir trois couples jeunes, assis sur le tombeau, en train de parler
tendrement. Au retour à la maison, en commentant ce fait, les frères me diront
qu’il y a près de trois cents personnes vivant dans le Cimetière. Trois cents
personnes, préparant, mangeant, dormant … dans le cimetière.
Cemetière de Bagbag (Novaliches) |
C’est vrai que
« les morts ne sont pas morts », mais choisir d’être « leurs
voisins » en est une autre. Qu’est-ce qui amènent ces gens à créer leur
cité dans le cimetière ? La misère, la pauvreté et le manque de moyen de
survie.
Un deuxième fait
est la découverte, près de la maison généralice, d’un jeune européen de l’Est
qui passe ses nuits dans une voiture rouge (maquina
rossa). Chaque jour, il y a de personnes qui passent à côté de la voiture,
peu sont celles qui constatent que la « maquina rossa » est une
maison. Il a passé tout le temps de l’hiver dans ces conditions-là. La
Communauté a confié à Alfred Bell pour voir comment faire ensemble avec la
Paroisse. Pendant qu’on cherche la solution pour notre ami de la « maquina
rossa », la police vient prendre la voiture et laisse notre ami sans
« maison ». Nous ne savons plus où il est parti, ni qu’est-ce qu’il
est devenu.
Qu’est-ce qui a
poussé notre ami de la voiture rouge à dormir dans une voiture
abandonnée ? La pauvreté et le manque du travail. Il a perdu son travail
depuis deux ans. Il ne sait pas, non plus, rentrer à son pays.
Un troisième fait
vient de se passer il n’y a pas longtemps. J’arrive à la station Termini. Un
italien, bien habillé, en train de crier sur tout le monde « une pièce
pour acheter la Pizza ». Vraiment, il donne l’air de quelqu’un de bien, du
point de vue santé mentale.
Qu’est-ce qui
pousse un tel monsieur, possible qu’il soit père de famille, à mendier dans un
lieu public et n’avoir peur de rien ? La misère.
Lors de mon voyage
en Espagne, une amie espagnole me pose la question à propos des émigrés africains.
Elle me dit « tu penses que l’Europe est obligé de laisser passer tous les
africains qui veulent venir ici ? ». Je lui rétorque la
question : et toi, que penses-tu ? Sa réponse fut claire et
nette : ils doivent rester chez eux car nous, ici en Europe, avons déjà
nos problèmes.
Quel plaisir ont
ces africains de tenter la traversée dangereuse avec de bateaux de
fortune ? Pourquoi affrontent-ils ce danger en sachant d’avance les
risques ? La misère serait, sans doute, la réponse. Quelle morale tienne
devant la misère ou la pauvreté à l’extrême ? Comment répondre à une telle
question réelle en sachant qu’il est vrai la souffrance de l’Europe
aujourd’hui ?
Ces quatre
exemples, parmi tant d’autres, est une expression de la souffrance de notre
monde. La misère n’est plus liée à une culture ou à une classe d’hommes. La
souffrance est chaque fois un peu plus près de nous (de moi). Mais, combien de
fois, on s’arrête comme le Bon samaritain, pour la soulager ? Combien de
fois, cela nous dérange dans notre façon d’être ou de prier ? Combien de
fois elle nous colle à la peau pour nous
transformer en des hommes ou des femmes de cœurs ?
Je ne parle pas
seulement de nous comme religieux (ses) des Sacrés Cœurs. Je parle du monde où
nous tous habitons avec fierté. En utilisant l’expression du Pape François,
nous tendons tous vers la « la
globalisation de l’indifférence ». La culture de l’indifférence nous
guette. Tout le monde voit les vivants parmi les morts, personne ne bouge. Tout
le monde voit l’ami de la voiture rouge chassé de sa « maison » et
personne ne bouge. Tout le monde voit ce monsieur mendiant pour un euro et
personne ne bouge (même pas moi)… La loi semble être l’unique voie de sortie et
la charité relayait à la sacristie de nos vies.
L’adoration et
l’agir de Damien peuvent bien être un remède contre cette nouvelle maladie de
l’indifférence. Chacun tient à ce qui lui semble bon et meilleur. Le souci pour
l’autre est de plus en plus relégué au second plan.
Boane, chapel novitiat |
L’adoration et
l’agir de Damien doivent nous rappeler ce que « nous n’avons pas fait à
l’un de ces petits, c’est au Christ que nous ne l’avons pas fait ».
L’adoration et l’agir de Damien peuvent nous apprendre à descendre de notre
montagne pour voir ce qui se passe dans la vallée. L’adoration et l’agir de Damien
nous apprennent être chaque jour proche des souffrants de ce monde. Quand les
autres luttent pour plus de politique politicienne, nous travaillons pour le
bien de tous et crions pour que les sans voix soient entendus. La mission n’est
pas sans risque. Elle demande assez de courage et d’abnégation. Seul, celui qui
nous appelle à son champ, peut nous accompagner dans cette mission. Il suffit
d’être ouvert comme les disciples d’Emmaüs afin de le découvrir « à la
fraction du pain ».
Ne fermons pas nos
yeux ni nos cœurs devant le mal. Offrons le monde à Dieu à travers nos
adorations. Agissons, s’il le faut, comme Damien pour soulager certains maux
qui rongent nos voisins. La cécité du riche n’a pas été bien côté, ne
l’oublions pas. Souvenons-nous que nous avons « la loi et les
prophètes » à notre portée.
Continuons donc à
nous inspirer de Damien pour le bien de notre mission. Damien a agi auprès des lépreux,
mais c’est les plaies du Christ qu’il soulageait. « Dans la mesure où vous
l’avez fait à l’un de ces plus petites de mes frères, c’est à moi que vous
l’avez fait » (Mt. 25, 40b). Que cette année de Damien nous pousse vers
les nouvelles actions.
Rome, le
28 mai 2014.
… ES A
MÍ A QUIEN SE LO HICISTEIS
Acabo de regresar
de una corta visita a las Filipinas (Manila). El domingo, el Padre Andy me
invitó a rezar en una de nuestras nuevas parroquias (Bagbag), porque la Misa
era en Inglés. Al no tener transporte personal, tomamos un taxi. Le dijo al
taxista que íbamos al cementerio. Como en mi cara se podría leer mi extrañeza,
me explicó que se trata de una referencia fácil para todos, porque la parroquia
está junto al cementerio.
Cementerio de Bagbag, Novaliches, Manila |
Llegamos a la parroquia;
me apresuro a saciar mi curiosidad por localizar dicho cementerio. Mi sorpresa
fue ver tres parejas jóvenes sentadas en las tumbas, hablando en voz baja. Al
regresar a la casa, al comentar sobre este hecho, los hermanos me dicen que hay
cerca de trescientas personas viviendo en el cementerio. Trescientas personas
preparando comidas, comiendo,
durmiendo... en el cementerio.
Es cierto que
"los muertos no están muertos", pero elegir ser sus
"vecinos" es otra. ¿Qué es lo que atrae a estas personas a crear su
ciudad en el cementerio? La miseria, la pobreza y la falta de medios de
subsistencia.
Un segundo hecho ha
sido el descubrimiento, cerca de la Casa General, de un joven de la Europa del
Este que pasa sus noches en un coche rojo (maquina
rossa). Todos los días hay personas que pasan al lado del coche; pocos son
los que se dan cuenta que la "maquina rossa" es una casa. Ha pasado todo
el tiempo de invierno en esas condiciones. La comunidad ha confiado a Alfred
Bell ver, junto con la parroquia, qué se puede hacer. Mientras buscábamos la
solución para nuestro amigo de la "maquina rossa", la policía acaba
de tomar el coche y ha dejado a nuestro amigo sin “casa". No sabemos dónde
fue o qué fue de él.
¿Qué impulsó a
nuestro amigo del coche rojo a dormir en un coche abandonado? La pobreza y la
falta de trabajo. Perdió su trabajo hace dos años. Y no sabe, tampoco, como volver
a su país.
Un tercer hecho ha
ocurrido hace poco. Llego a la estación de Termini. Un italiano, bien vestido, va
gritando todo el mundo: "una moneda para comprar pizza." Realmente el
hombre tiene el aire de alguien que está sano, desde un punto de vista de la
salud mental.
¿Qué impulsa a un
caballero, que puede ser un padre de familia, a ir pidiendo limosna en un lugar
público y a no tener miedo a nada? La miseria.
Durante mi viaje a
España, una amiga española me preguntó acerca de los inmigrantes africanos.
Ella me dijo: "¿crees que Europa está obligada a dejar pasar a todos los
africanos que quieren venir aquí?". Yo respondí a la pregunta: “y a ti, ¿qué
te parece?” Su respuesta fue clara y directa: “tienen que quedarse en su casa
porque aquí en Europa ya tenemos nuestros problemas”.
¿Qué placer encuentran
estos africanos en intentar la peligrosa travesía con embarcaciones
improvisadas? ¿Por qué se enfrentan a este peligro, conociendo de antemano los
riesgos? Miseria, será sin duda la respuesta. ¿Qué postura moral ante la
pobreza o la pobreza extrema? ¿Cómo responder a una pregunta tan verdadera sabiendo
que es verdad el sufrimiento de la Europa de hoy?
Estos cuatro
ejemplos, entre muchos otros, son una expresión del sufrimiento en nuestro
mundo. La pobreza ya no está atado a una cultura o clase de hombres. El
sufrimiento está cada vez un poco más cerca de nosotros (de mí). Pero ¿cuántas
veces se detiene uno, como el buen samaritano, para aliviarlo? ¿Cuántas veces,
nos es molesto para nuestra forma de ser o de orar? ¿Cuántas veces se nos pega
a la piel para transformarnos en hombres y mujeres de corazón?
No sólo estoy
hablando de nosotros como religiosos/sas de los Sagrados Corazones. Me refiero
al mundo en el que todos vivimos con orgullo. Usando las palabras del Papa
Francisco, todos tendemos hacia la "globalización de la
indiferencia." La cultura de la indiferencia nos acecha. Todo el mundo ve
a los vivos entre los muertos, nadie se mueve. Todo el mundo ve el amigo del
coche rojo expulsado de su "casa" y nadie se mueve. Todo el mundo ve
a este hombre que pide un euro y nadie se mueve (ni siquiera yo) ... La ley
parece ser la única salida y la caridad relegada a la sacristía de nuestras
vidas.
La adoración y la
acción de Damián bien puede ser una cura contra esta nueva enfermedad de la
indiferencia. Cada uno tiende a lo que le parece bien y mejor. La preocupación
por el otro se ve ensombrecida cada vez más.
La adoración y la
acción de Damián debería recordarnos que "lo que no hicimos a uno de estos
pequeños, es a Cristo a quien no se lo hicimos". La adoración y la acción
de Damián nos puede enseñar a bajar de nuestra montaña para ver lo que sucede
en el valle. La adoración y la acción de Damián nos enseña a estar cada día cerca
del sufrimiento de este mundo. Cuando otros están luchando por ser “políticos”,
nosotros trabajamos por el bien de todos y gritamos para que los sin voz sean escuchados.
La misión no está exenta de riesgos. Demanda bastante coraje y abnegación. Sólo
aquel que nos llama a su campo, nos puede apoyar en esta misión. Es suficiente
estar abiertos como los discípulos de Emaús para descubrirlo en "la
fracción del pan."
No cerremos los
ojos o el corazón a la maldad. Ofrezcamos al mundo a Dios a través de nuestra
adoración. Actuemos, si es necesario, como Damián para aliviar ciertas
dolencias que aquejan a nuestros vecinos. La ceguera de los ricos es su pecado;
no lo olvidemos. Recordemos que tenemos "la ley y los profetas" a
nuestro alcance.
Por lo tanto sigamos
inspirándonos en Damián por el bien de nuestra misión. Damián actuó con los
leprosos, pero fueron las heridas de Cristo las que le aliviaron. “En verdad les digo que,
cuando lo hicieron con alguno de los más pequeños de estos mis hermanos, me lo
hicieron a mí”. (Mt 25, 40b). ¡Qué este año de Damián nos empuje hacia nuevas
acciones!
Roma, 28 de mayo
2014
No comments:
Post a Comment