Damien de Molokaï : serie de départs
Français, English, Español
par Willy Mpia sscc (Province d'Afrique)
0.
Introduction : Un portrait de Damien
Joseph De veuster - le futur Père Damien - naît à Tremelo, en Belgique, le 3 janvier 1840 dans une famille nombreuse d'agriculteurs-commerçants. Alors que son père le destine à prendre la tête de l'exploitation familiale, Joseph décide de se consacrer à Dieu en entrant dans la Congrégation des Sacrés-Coeurs (dite de Picpus d'après le nom de la rue de Picpus à Paris où se trouvait la maison généralice). Son frère Pamphile l'y a précédé. En février 1859, il commence son noviciat à Louvain et il prend le nom de Damien.
En 1863, son frère Pamphile, qui
devait partir pour la mission des îles Hawaii, tombe malade. Les
préparatifs du voyage ayant déjà été faits, Damien obtient du Supérieur Général
la permission de prendre la place de son frère. Il débarque à Honolulu le 19
mars 1864 où il est ordonné prêtre le 21 mai suivant. Dès son arrivée, il se
jette, corps et âme, dans la rude vie de «missionnaire itinérant » sur
l'île de Hawaii, la plus grande de l'archipel.
Le 10 mai 1873,
Damien est arrivé Molokaï. A sa demande et selon le désir des lépreux, il
restera définitivement à Molokai. En 1885, il est atteint de la
lèpre. Il meurt le 15 avril 1889.
En 1936, le
corps de Damien a été placé dans la chapelle St Antoine de Louvain, dans le
côté gauche de la nef ; vers 1960, à l’occasion de la transformation de la
chapelle, une crypte a été creusée sous la chapelle, où fut transféré le
tombeau de Damien.
En 1995, le
Père Damien ètait béatifié par le Pape Jean Paul II à Bruxelles. Le Bienheureux
Damien fut canonisé le 11 octobre 2009 par le
Pape Benoît XVI, à Rome.
1.
Des départs interminables…
La lecture de l’histoire de Damien
détaille de nombreux départs de sa vie jusqu’à sa mort. Ce qui lui offre la
possibilité d’apprendre à porter « plusieurs visages » dans son cœur.
Il part de la famille : la
famille c’est le foyer où il a partagé toute son affection avec sa mère, son
père, ses frères et sœurs, ses cousins et cousines… En optant d’entrer dans la vie
religieuse et d’être missionaire, il choisit de vivre toutes ces relations
désormais dans les souvenirs. Il n’aura plus les mêmes possibilités de
rencontrer sa famille comme dans le passé.
« Aujourd’hui, comme le dit le Père Edouard, les voyages internationaux ou
autres sont des parties de plaisir. Dans un passé assez proche, c’étaient
encore des entreprises risquées… Et pour le missionnaire du passé, son départ
en mission n’était pas seulement une mise en danger de mort, mais aussi une
séparation définitive de son pays et de sa famille. »[1]
Le départ pour la mission le sépare
non seulement des parents et des confrères de Louvain et de Paris, mais aussi
de la Belgique et de l’Europe. Il s’éloigne d’une culture qui l’a vu naître
pour embrasser des civilisations qui ne présentent pas souvent les repères
culturels de son continent d’origine. Dans une lettre à ses parents, il traite
ses prochains hotes des hommes incivilisés et des brutes. Ces sentiments de
peur exprimés à travers des mots durs n’arrêtent pas pourtant son désir profond
de rencontrer ses canaques. Dans la même lettre, il reconnaît que c’est le
seigneur qui l’emmène vers des horizons inconnus. On peut donc comprendre d’où
vient l’amour avec lequel il se passionne des lépreux.
Déjà à Hawaï, Damien continue à
faire des voyages significatifs dans sa vie. Quand le 14 avril 1873, le journal
hawaien Nuhou propose au roi qu’un religieux ou une religieuse aille et
sacrifie sa vie pour vivre avec les lépreux à Molokaï, Damien sera le premier
volontaire qui va assurer la ronde. Mais finalement, il restera à la léproserie
jusqu’à sa mort. Celle-ci constituera un nouveau départ de Damien vers son
destin,vers Dieu son Père. Mais ce n’est pas fini là. D’autres voyages
rameneront les restes de son corps à Louvain, sa relique à Rome, ses portraits
partout dans le monde. Aujourd’hui encore son esprit hante le monde, sa
leproserie sous ses différents visages : ignorence, violence, injustices,
guerres, SIDA, analphabétisation, exploitation sexuelle, faim, misère…
2. Vocation
missionnaire
Damien est attaché à son frère
Pamphile, tous les deux religieux des sacrés cœurs. Ils avaient toujours
beaucoup à partager ensemble. Pourtant une différence de motivations séparera
physiquement les deux religieux jusqu’à la fin de leur vie.
Pamphile, le frère aîné ne présente
pas beaucoup de disponibilité pour aller en mission. Il préfère rester dans le
continent européen. Probablement cette prédisposition psychologique aurait
souvent de l’influence sur sa santé devenue empêchement pour lui d’aller en
mission. Lorsqu’il était choisi pour constituer le bataillon missionnaire vers
les îles Sandwich, une épidémie de
typhus s’était imposée en obstacle pour que son jeune frère le remplace
dans l’expédition.
A l’opposé de son frère aîné, Damien
se montre très disponible pour aller en mission. La séparation de son
environnement natif, les dangers du voyage et les risques de la mission ne le
font pas du tout reculer. Après son ordination à Sandwich, il s’identifie
tout-de-suite dans sa manière de signer ses lettres comme « prêtre missionnaire »[2].
A l’époque de Damien, « Le prêtre
est l’homme de Dieu, différent du commun de mortels, il vit séparé. Il n’est
pas marié. Il est vêtu d’une soutane noire. Son modèle est le moine, assidu à la
prière. Lui, on le voit déambuler en récitant son bréviaire. Il est celui que
vont trouver les fidèles pour être mis en contact avec Dieu aux moments-clés de
leur vie : à la naissance d’un enfant, lors de leur mariage, en cas de
maladie, avant de mourir… »Son identité de missionnaire révèle « une figure, un type d’homme et mode d’esprit
consacrés par l’esprit de risque et l’héroïsme pour Dieu. » Dieu est
est la motivation ultime qui pousse Damien aux larges.
3.
Former à la compétence
· Instruction scolaire : Damien s’est certainement
déployé pour la formation humaine de ses fidèles. Dans une lettre à sa Sœur
Pauline, il donnait les détails de son travail, il lui racontait combien les
Hawaïens étaient bien habillés, qu’ils savaient lire et écrire, bientôt disait-il
en plaisentant, ils seraient plus civilisés que les Européens. L’Europe
constitue sa première référence de civilisation. Puis il ne tarde pas de
manifester sa douleur de constater que la maladie sévissait tellement que les
pauvres lépreux étaient à peines formés qu’ils devaient mourir par les
atrocités de la lèpre. La mort récoltait plus que la naissance pouvait semer.[3]
· Travail manuel [4] : Damien associe énormément les lépeux dans le travail manuel pour
leur propre bien. « Jadis, fort peu de lépreux travaillaient ;
aujourd’hui, la plupart cultivent un champ de patates… »[5].
Damien avait réussi de les persuader de se mettre au boulot. Il voulait leur
présenter le travail comme une autre voie de leur guerrison.
L’homme fuit
souvent le travail puisqu’il demande de l’effort, souvent un effort penible.
Mais le travail n’est pas que tributaire de de la peine; il procure
aussi, au-delà de toute souffrance, la joie. Elle est la compensation finale à
un être humain dans le labeur. Elle est donc le salaire authentique qu’un homme
doit recevoir de son travail.
Le travail est
aussi créateur. La joie du travail s’explique justement par l’accomplissement
de l’intention créatrice. En transformant la nature, adaptant ce qui existe
déjà à ses besoins, l’être humain participe à la création , il prolonge l’acte
créateur. Il crée des cultures, des civilisations, il crée une histoire
toujours nouvelle. Mais aussi, par le travail, l’homme participe à sa propre
création en essayant de dépasser les résistances matérielles du corps pour
atteindre sa réalité essentielle. Le travail élève l’homme au rang de Dieu.
Nous pouvons
aussi voir la dimension sociale du travail humain parmi les personnes qui
collaborent. Il y a d’un côté la complémentarité entre les personnes dans
travail en équipe et de l’autre l’attention réciproque entre les ouvriers d’une
même équipe. Le travail en commun peut beaucoup contribuer à l’amélioration des
relations entre les personnes.
· Culture : Damien s’occupe d’offrir à ses amis des
distractions. Il trouve une des voies par lesquelles passe son vœu de consoler
et de guerrir les lépreux. Les canaques aimaient bien les courses aux chevaux.
Après avoir initié du sport, Damien se rend compte que beaucoup de lépreux
valides s’y adonnent. Aussi forme-t-il une fanfare qu’il équipe. Les talents
sur lesquels il comptent pour former son orchestre sont des lépreux dont, pour
la plupart, les mains ne comptent plus que deux ou trois doigts.
4.
Les Conflits...le vrai verdict
Damien avait moins de difficulté avec l’évêque et le
Provincial au moment où il partait à Molokaï. Mais leurs successeurs respectifs
lui avaient quelque peu compliqué la vie. Mais lui, fidèle à ses vœux et sa
mission, leur était resté soumis. Par ailleurs, il avait vécu un réel conflit
avec les protestants calvinistes.
La nouvelle constitution écrite du royaume hawaïen,
publiée en 1840, contenait une clause de tolérance religieuse. Mais, dans la
pratique, une hostilité ouverte persistait du temps de Damien. Les catholiques
et les protestants se disputaient se rejetant les uns les autres. Damien,
fidèle à son Eglise, ne voulait pas des calvanistes. Les deux camps s’étaient choisis
des mots durs pour identifier les adversaires. C’est sur base de ces conflits
que le pasteur Hyde répandra à la mort de Damien, des propos calmonieuses et difamatoires
contre son ennemi catholique.
La première défense de Damien est constituée de ses
propres supérieurs qui démentent les alégations selon lequelles leur confrère
aurait vécu dans la désobéissance et n’aurait pas respecté ses engagements de
chasteté. Mgr Koekmann, Evêque d’Honolulu à l’époque, prit la plume pour
refuter du revers de la main les accusations contre Damien en démontrant la
probité de son confrère missionnaire.
Mais la plus forte défense en faveur de Damien vient de
Robert-Luis Stevenson, un journaliste calviniste australien, qui avait choisi
Honolulu pour passer plusieurs mois de convalescence d’une tuberculose. Ce
journaliste adressant des reproches les plus ascerbes au Pasteur Hyde, démontre
d’un côté les échecs du calvanisme dans l’archipel et de l’autre le succès
héroïque des catholiques à travers le Père Damien. Cette intervention de R.L.
Stevenson vient apporter un vrai verdict dans ce procès postume engagé par un pasteur
protestant du nom de Hyde contre le Père Damien.
5.
La fascination des médias
Damien est mort le 15 avril 1889 à
Molokaï. Quinze jours après, Monseigneur Koekmann Organise à Honolulu une
oraison funèbre à son intention. La presse se saisit de son discours pour
exalter unanumement le prêtre catholique. « Partout où se publiait un
journal, la mort du Père des lépreux fut annoncée ; des milliers
d’articles racontèrent avec émotion son héroïsme et son martyre ; en
quelques mois, le père damien fut célèbre dans le monde entier…Le monde a
entendu la plainte déchirante des lépreux abandonnés sur un roché de l’océan,
et admiré celui qui était allé ensevelir sa jeunesse dans ce pourrissoir pour
leur porter secours. »[6]
A quoi tient la personnalité
légendaire de Damien ? Ses lettres rassemblées prouvent qu’il aimait bien
la correspondance. Il communiquait souvent avec son frère Pamphile, sa famille,
ses supérieurs, il s’était créé des amitiés partout dans le monde. Pourtant de
son vivant, reclu dans son œuvre de Molokaï, il n’avait pas tellement attiré
l’attention des médias.
Il y a quelque chose qui cloche
dans cette idylle entre l’ « apôtre des lépreux » et des médias
de masse obsédés par les paillettes, et on ne peut s'empêcher de se demander ce
qu'une telle fascination profane pour le prêtre catholique peut bien révéler.
Dans un monde où les choix sont illimités et les conflits apparemment
insolubles, voilà un homme et une foi qui prêchent l’oubli de soi et l’amour du
prochain.
C’est à sa mort qu’ils l’élogient
comme un activiste dévoué, simple, courageux, héroïque et martyre. Hier comme
aujourd’hui, au nom d’une certaine neutralité, souvent en vue de bien vendre
les copies imprimées, les journalistes s’attardent très peu sur sa foi, sa
relation avec Jésus qui l’a conduit à Molokaï.
6.
Mission et ressources
« Ayant passé sous le drap mortuaire, le
jour de mes vœux,disait Damien dans une lettre, je crus de mon devoir de
m’offrir… ». de cette phrase, on peut comprendre tout son engagement
impreigné pour les lépreux. Sa
conviction de se sacrifer pour les lépreux détermine sa mission : la
visite aux malades lui donne la possibilité de les consoler en leur tendant la
main, le partage de la parole de Dieu dans la catéchèse, la célébration des
sacréments, les soins à domicile. Puis s’ajoutent l’assainissement des routes,
l’adduction d’eau, renovation de l’habitat, construction des chapelles,
l’horphelinat... Il n’avait, peut-être, jamais imaginé que sa présence eût été
capable de faire un si grand bien aux malheurreux rejetés de Molokaï.
Damien a attiré
sur lui les amitiés de partout pour soutenir son œuvre. Mais la plus grande
force à laquelle il fait recours c’est le Christ. Ses rencontres quotidiennes
dans l’Eucharistie et dans l’adoration l’ont essentiellement motivé à aimer les
pauvres misérables de Molokaï. Au-delà de toutes les difficultés, on découvre
en Damien un « étrange bonheur » à vivre avec les lépreux. Il le dit
lui-même : « la joie et le contentement du cœur que me procurent les
Sacrés-Cœurs font que je me crois le missionnaire le plus heureux du
monde. »
7. Conclusion
Quand j’étais
intéressé pour animer une soirée de formation sur Saint damien de Molokaï, je
m’étais empressé d’aller à la bilbliothèque lire les historiens éloquents sur
le personnage. J’ai rencontré une image de Damien plaquée au fond d’une
misérable liproserie. Cette image a dessiné pour moi l’itinéraire de Damien de
Tremelo jusqu’à la léproserie puis après
la léproserie. Cela me semblait un sentier qui traversait des continents, des
eaux, des forêts, des brousses, des rochers, des montagnes, des cœurs... avec
tout ce que la nature renferme de beau et de dangereux. Un regard minitieux
révèle ce parcours joncé de nombreux départs. Damien quitte constamment d’un endroit
à l’autre sans jamais faire le retour.
Plusque tout le
parcours effectué, c’est la personne de Damien même qui interpelle. D’où un
homme humain peut-il puiser des ressources nécessaires pour affronter des défis
si redoutables ? Comment se présente-t-il si disponible, et surtout dans
des choix difficiles à faire ?
BIBLIOGRAPHIE
1.
Edouard Brion et
Stéphane Steyt, Damien hier et
aujourd’hui,éd. fidélité, Namur, 2009, 136 p.
2.
Edouard Brion, Un
étrange bonheur. Lettres du Père Damien lépreux (1885-1889)), éditions du Cerf,
Paris, 1988, 133 p.
3. Gavan Daws, Nous autres les lépreux. Le Père Damien de Molokaï (1840-1889),
éd. Nouvelle cité, paris, 1984, 266 p.
4. Willy Mpia Makila, Travail et réflexion du facteur humain. Lecture de la
signification humaine du travail, Philosophat st Augustin, Kinshasa, 1996-1997.
5. Omer
Anglebert, Père Damien. Apôtre des lépreux, Editions Labor, Bruxelles, 1994, 30
p.
6. Sébastien
MUYENGO MULOMBE, le Sacerdoce Chemin de non-retour, Médiaspaul, Kinshasa, 2008,
127p.
7. Bernard
Couronne, Petite vie de saint Damien De Veuster, Desclée de Brouwer, Paris,
2009, 181p.
Kinshasa, le 25 mai 2014
[1] Edouard Brion net Stéphane Steyt, Damien hier et aujourd’hui, fidélité,
Namur, 2009, p. 43.
[2] Les
explications sur l’identité de Damien comme prêtre missionnaire sont plus
développées par Édouard Brion et Stéphane Steyt dans Damien hier et aujourd’hu, de la page 49 à la page 54. On trouve
dans leur texte un portrait du prêtre du temps de Damien et celui du prêtre
actuel.
[3] On peut
rencontrer d’autres détails en lisant Gavan Daws, Nous autres les lépreux. Le
Père Damien de Molokaï (1840-1889), éd. Nouvelle cité, paris, 1984, p. 53.
[4] Ces
idées sur le travail humain sont bien développées dans le travail de fin cycle
de baccaloriat en philosophie de Willy Mpia Makila, Travail et réflexion du
facteur humain. Lecture de la signification humaine du travail, Philosophat st
Augustin, Kinshasa, 1996-1997.
[5] Omer
Anglebert, Père Damien. Apôtre des lépreux, Editions Labor, Bruxelles, 1994,
p.144.
[6] Omer
Anglebert, Père Damien. Apôtre des lépreux, Editions Labor, Bruxelles, 1994,
pp.202-203.
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Damien of Molokai: Serie of departures
0. Introduction: A portrait of Damien
Joseph De
Veuster - the future Father Damien - born in Tremelo, Belgium, January 3, 1840
in a large family farmer-merchant. While his father intended that he took over
the family farm, Joseph decided to devote himself to God and entered the
Congregation of the Sacred Hearts (Picpus called after the name of the street
in Paris where it is located the general house). His brother Pamphile were there
before him. In February 1859 he began his novitiate at Louvain and he took the
name Damien.
In 1863, his brother Pamphile, who was about to leave for the mission of the
Hawaiian Islands, became ill. Has the travel arrangements have already been
made, Damien obtained permission from the Superior General to take the place of
his brother. He arrived in Honolulu March 19, 1864 where he was ordained priest
on the 21st May. Upon his
arrival, he threw himself, body and soul, in the rough life of "itinerant
missionary" on the island of Hawaii, the largest of the archipelago.
On
May 10th , 1873, Damien arrived to Molokai. At its request and the
lepers, he definitely will stay at Molokai. In 1885, he
was a leper. He died April
15th, 1889. In 1936,
Damien's body was placed in the chapel of St. Anthony Louvain, in the left side
of the nave; arround 1960, on the occasion of the conversion of the chapel, a
crypt was dug in the chapel, where the tomb of Damien was transferred to. In 1995, Father
Damien was beatified by Pope John Paul II in Brussels. Blessed Damien
was canonized October 11, 2009 by Pope Benedict XVI in Rome.
1. Endless Departures...
Reading the details
of story of Damien we found many departures of his life until his death. This
offers him the opportunity to learn to wear "many faces" in his
heart.
He leaves the
family: the family is the home where he shared his affection with his mother,
father, brothers, sisters, cousins ... By choosing to enter to religious life and be missionary,
he choose to live all these relationships as memories. He will not have the
same opportunities to meet his family as in the past. "Today, in accordance with Father Edward,
international journeys are moments of having fun. In the recent past, it was
still risky business ... And for the missionary of the past, it was not only to
be exposed to the danger of death, but also to a permanent separation from his
country and his family. "[1]
The departure
for the mission not only separates him from parents and brothers of Louvain and
Paris, but also from Belgium and Europe. It moves him away from a culture that
was born to embrace to civilizations that often do not have the cultural
references of the original continent. In a letter to his parents, he treats his
future host as uncivilized and brutes.
These feelings of fear expressed through harsh words do not stop yet his deep
desire to meet his Kanak. In the same letter, he acknowledges that it is the
Lord who takes him to unknown horizons. One can therefore understand from where
is coming the love with which he is passionate with lepers.
Already in
Hawaii, Damien continues to make significant journeys in his life. When April
14th , 1873, the Hawaiian newspaper Nuhou offers the king a proposal
for a religious to sacrifices his/her life and goes to live with the lepers on
Molokai, Damien will be the first volunteer who will provide round. But at the
end, he will remain at the leper colony until his death. This will be a new departure
of Damien to his destiny, to God his Father. But it is not over there. Other
trips will bring back the remains of his body to Leuven, its relic to Rome, his
portraits worldwide. Even today his spirit sorrounding the world with its
lepers with many faces: ignorence, violence, injustice, wars, AIDS, illiteracy,
sexual exploitation, hunger, misery ...
2. Missionary Vocation
Damien is
attached to his brother Pamphile, both religious sacred hearts. They always had
a lot to share together. However, a difference of motivations physically
separate the two religious until the end of their lives.
Pamphile, the
older brother does not have a lot of availability for missions. He prefers to
stay in Europe. Probably this psychological predisposition had an influence on
his health which became an hindrance to go on missions. When he was chosen to
form the battalion missionary to go to the Sandwich Islands, a typhus epidemic ecloded
and constituted obstacle to him and his younger brother replaced him in the
expedition.
In contrast to
his older brother, Damien is very available for missions. The separation from
its native environment, the dangers of the journey and the risks of the mission
do not shrink him at all. After his ordination in Sandwich, he identifies
himself in his way to sign his letters as "missionary priest."[2]
At the time of
Damien, The priest is the man of God, different from common mortals, lives separated.
He is not married. He is dressed in a black cassock. His model is the monk,
assiduous prayer. He is seen walking praying his breviary. He is the one that the
believers are looking for to be put in contact with God in the key moments of
their lives: the birth of a child during their marriage, in case of illness,
moments before the death ... His identity of missionary reveals a figure, a type of man and form of thinking marked
by a spirit of risk and heroism of God. God is the ultimate motivation that drives
the brother Damien.
3. Training for competency
• Scholar Instruction:
Damien has certainly made effort
for the human formation of believers. In a letter to his sister Pauline, he
gave details of his work, he told her how the Hawaiians were well dressed, they
could read and write, he said joking that soon they would be more civilized
than the Europeans. Europe is the first reference of civilization. In the same
letter he jumps and shows his pain to see that disease was rampant, so that the
poor lepers as soon as they formed died by the atrocities of leprosy. Death
reaped more than the birth could sow.[3]
• Handicraft[4]: Damien
combines enormously lepers in their manual labor for their own good. "In
the past, very few lepers were working; Today, most of them grow a potato in
the field ... "[5].
Damien was able to persuade them to work. He wanted to present their work as
another way of their hearling.
Men flees
often from work since it requires effort. But to make effort is not the only
things that man gets from work; it gives
too, beyond all suffering - joy. This joy is the final compensation for human
being for their labor. This is the authentic salary that men should receive
from their work.
The work is also
an oportunity to be creative. The joy of work is precisely due to the
fulfillment of the creative intention. By transforming nature, adapting what
already exists to its needs, the human being is involved in the creation, it
extends the creative act. It creates cultures, civilizations, it always creates
a new story. But also through work man participates in his own creation, trying
to overcome the physical resistance of the body to reach its essential reality.
The work raises man to the level of God.
We can also
see the social dimension of human work among people who work together. There is
one side complementarity between people in teamwork and the other caring for
one another between the workers of the same team. Working together can do much
to improve relations between people.
• Culture:
Damien deals to offer distractions its friends. This is one of the ways through
which passes his vow to comfort and cure lepers. Kanak liked racing horses.
After starting the sport, Damien realizes that many valid leper indulge in it. After
setting up this sport he formed a musical band. Talent on which this band were
formed are lepers whom, for the most part, hands count only two or three
fingers.
4. Conflicts ... the true verdict
Damien had
less difficulty with the bishop and the Provincial when he went to Molokai. But
their successors had somewhat complicated his life. But he, faithful to his
vows and mission remained before them. Moreover, he had lived a real conflict
with the Calvinist Protestants.
The new
written constitution of the Hawaiian Kingdom, published in 1840, contained a
clause of religious tolerance. But in practice, the open hostility between
Catholic and Calvanist persisted during time Damien. Catholics and Protestants
fought to reject each other. Damien, faithful to his church, did not want the
calvanistes. Both sides were chosen harsh words to identify opponents. It is
based on this difficulties that the
pastor Hyde spread after the death of Damien calmonieuses difamatoires against
his Catholic enemy.
The first
defense of Damien cames from of his own superiors that belie the alégations
according to which their colleague would have lived in disobedience and did not
respect its commitments to chastity. Koekmann Bishop, Bishop of Honolulu at the
time, took the pen to refute the backhand charges against Damien demonstrating
the probity of his missionary colleague.
But the
strongest defensive for Damien cames from Robert Luis Stevenson, an Australian
journalist Calvinist, who chose Honolulu to spend several months recovering
from tuberculosis. This reporter addressing the most severe critics against Pastor
Hyde demonstrating on one side the failures calvanism in the islands and on the
other side the heroic success of Catholics trough Father Damien. This
intervention by RL Stevenson comes to bring a true verdict in this trial
posthumous committed by a Protestant minister named Hyde against Father Damien.
5. The media fascination
Damien died
April 15th, 1889 in Molokai. A fortnight later, Monsignor Koekmann
Honolulu Organizes a eulogy for him. The press took his speech to extol
unanumement Catholic priest. "Wherever published a newspaper, the death of
the Father of the lepers was announced; thousands of articles emotionally told
his heroism and martyrdom; in a few months, Father Damien was famous all over
the world ... The world has heard the heartbreaking complaint lepers abandoned
on a roché of the ocean, and saw admired one who had gone to bury his youth in
this hole to rescue them."[6]
On what does
the legendary personality of Damien? His collected letters show that he liked
correspondence. He often communicated with his brother Pamphile, his family,
his superiors, he had created friendships around the world. Yet during his
lifetime, his work in Molokai, he had not attracted so much media attention.
There is
something unusual in this romance between the "apostle of the lepers"
and mass media obsessed with glitter, and we can just ask what is going on among
journalist secular and the Catholic priest?l. In a world where the choices are
endless and seemingly intractable conflicts, this is a man and a faith that
preach selflessness and love of neighbor.
It was at his
death that the journalist started to spoke about him as a dedicated activist,
simple, courageous, heroic martyrdom. Then as now, the name of a certain
neutrality, often for good selling printed copies, journalists spend very
little time on his faith, his relationship with Jesus that led to Molokai.
6. Mission and Resources
"Having
passed under the pall, the day of my wishes, Damien said in a letter, I thought
it my duty to give me ...". from this sentence, we can understand
everything why he has offered himself engaged to penetrate in the world of lepers.
His conviction to sacrifer for lepers determines its mission: visiting the sick
given the opportunity to console holding out his hand, sharing the word of God
in catechesis, the sacraments, home care. Then add the cleanup of roads, water
supply, renovation of housing, building chapels, the orphelinat ... He had,
perhaps, never imagined that his presence would have been able to a great
blessing to poorest rejected from Molokai.
Damien drew on
her friendships from all over the world to support his work. But the greatest
force to which he refers is the Christ. His daily encounters in the Eucharist
and adoration have essentially motivated to love the poor wretches of Molokai.
Beyond all the difficulties, we find Damien in a "strange happiness"
to live with the lepers. He himself says: "joy and contentment of the
heart that give me the Sacred Hearts are I think I am the happiest missionary
in the world. "
7. Conclusion
When I was indicated
to guide one session of training about Saint Damien of Molokai, I hastened to
go to library to read the eloquent historians about this personality. One of
the result of my search is the picture of Damien placed at the bottom of a
miserable place of lepers. I drew for me this image to understand the route of Damien
from Tremelo where he was born to the leper colony and after the leprosarium.
It seemed like a path that crossed continents, water, forests, bushes, rocks,
mountains, hearts ... with all that nature contains beautiful and dangerous. A
painstaking look reveals a journey full of departures. Damien leaves constantly
from one place to another without ever returning. Morethan entire route taken
is the same person that calls Damien. From where a human can draw resources
needed to tackle challenges so formidable? How is he made so available,
especially when it is necessary to make difficult choices?
REFERENCES
1.
Edouard Brion et
Stéphane Steyt, Damien hier et
aujourd’hui,éd. fidélité, Namur, 2009, 136 p.
2.
Edouard Brion, Un
étrange bonheur. Lettres du Père Damien lépreux (1885-1889)), éditions du Cerf,
Paris, 1988, 133 p.
3. Gavan Daws, Nous autres les lépreux. Le Père Damien de Molokaï (1840-1889),
éd. Nouvelle cité, paris, 1984, 266 p.
4. Willy Mpia Makila, Travail et réflexion du facteur humain. Lecture de la
signification humaine du travail, Philosophat st Augustin, Kinshasa, 1996-1997.
5. Omer
Anglebert, Père Damien. Apôtre des lépreux, Editions Labor, Bruxelles, 1994, 30
p.
6.
Sébastien MUYENGO MULOMBE, le Sacerdoce Chemin de non-retour,
Médiaspaul, Kinshasa, 2008, 127p.
7. Bernard
Couronne, Petite vie de saint Damien De Veuster, Desclée de Brouwer, Paris,
2009, 181p.
Kinshasa, 25
May 2014
[1] Edouard Brion net Stéphane Steyt, Damien hier et aujourd’hui, fidélité,
Namur, 2009, p. 43.
[2] Les explications sur l’identité de
Damien comme prêtre missionnaire sont plus développées par Édouard Brion et
Stéphane Steyt dans Damien hier et
aujourd’hu, de la page 49 à la page 54. On trouve dans leur texte un portrait
du prêtre du temps de Damien et celui du prêtre actuel.
[3] On peut rencontrer d’autres détails
en lisant Gavan Daws, Nous autres les lépreux. Le Père Damien de Molokaï
(1840-1889), éd. Nouvelle cité, paris, 1984, p. 53.
[4] Ces idées sur le travail humain sont
bien développées dans le travail de fin cycle de baccaloriat en philosophie de
Willy Mpia Makila, Travail et réflexion du facteur humain. Lecture de la
signification humaine du travail, Philosophat st Augustin, Kinshasa, 1996-1997
[5] Omer Anglebert, Père Damien. Apôtre
des lépreux, Editions Labor, Bruxelles, 1994, p.144.
[6] Omer Anglebert, Père Damien. Apôtre
des lépreux, Editions Labor, Bruxelles, 1994, pp.202-203.
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DAMIAN DE MOLOKAI: serie de salidas
Introducción:
un retrato de Damián
José de Veuster – el futuro Padre Damián – nace en Tremeló,
Bélgica, el 3 de enero de 1840, en una gran familia de agricultores - comerciantes.
Mientras que su padre pensaba nombrarle encargado de la granja, José decide
dedicarse a Dios. Entró en la Congregación de los Sagrados Corazones (llamada
PICPUS por el nombre de la calle de París donde se ubica la Casa General). Su
hermano Pánfilo había ingresado allí, varios años antes. En febrero de 1859
comenzó su noviciado en Lovaina y tomó el nombre de Damián.
En 1863 su hermano Pánfilo, que debía partir a la misión
de las Islas Hawái cayó enfermo. Los arreglos del viaje estaban realizados.
Damián obtuvo el permiso del Superior General para ocupar el lugar de su
hermano. Desembarca en Honolulú el 18 de marzo de 1864. Allí fue ordenado
sacerdote el 21 de mayo. Desde su llegada se metió en cuerpo y alma en la
áspera vida de “misionero itinerante” en la isla de Hawái; la mayor del
archipiélago.
El 10 de mayo de 1873 llegó a Molokai, a petición propia
y siguiendo el deseo de los leprosos, permaneció definitivamente en Molokai.
En 1885 contrajo la lepra.Murió el 15 de abril de 1889
En 1936 el cuerpo de Damián fue colocado en la capilla de
San Antonio de Lovaina, en el lado izquierdo de la nave. Hacia 1960, con motivo
de las obras de restauración, se excavó una cripta. Allí fue trasladado su
cuerpo.
En 1995 el Padre Damián fue beatificado por el Papa Juan Pablo
II en Bruselas.
El Beato Damián fue canonizado el 11 de octubre de 2009
por el Papa Benedicto XVI, en Roma.
1. SALIDAS
INTERMINABLES
La
lectura de la historia de Damián detalla muchas salidas de su vida hasta su
muerte. Esto ofrece la oportunidad de poder conocer “muchos aspectos” de su
corazón.
Él
deja a la familia: la familia es el hogar donde compartió su afecto con su
madre, padre, hermano, hermanas, primos… al optar por entrar en la vida
religiosa y ser misionero, escogió vivir todas estas relaciones en recuerdos.
Él no tendrá más las mismas oportunidades de conocer a su familia como en el
pasado. “Hoy en día, en las palabras del
Padre Eduard, los viajes internacionales u otros son momentos de divesión. En
el pasado no muy lejano era un negocio arriesgado. Y para el misionero del
pasado, ir a una misión no era solo un peligro de muerte sino también una
separación definitiva de su país y familia[1].”
La
partida para la misión no solo separa Damián de los padres y hermanos de
Lovaina y París, sino también de Bélgica y Europa. Se aleja de una cultura
donde nació para abrazar civilizaciones que a menudo no tienen las referencias
culturales del continente de origen. En una carta a sus padres, Damián trata a
sus futuros amigos de incivilizados y de brutos. Pero estos sentimientos de
temor expresados a través de estas palabras duras no dejan, sin embargo, su
profundo deseo de conocer a sus canancas. En la misma carta reconoce que es el
Señor quien lo lleva a horizontes desconocidos. Por lo tanto, se puede entender
el origen del amor con que se apasiona con los leprosos.
Ya
en Hawái, Damián continúa haciendo recorridos significativos en su vida. El 14
de abril de 1873, el periódico hawaiano, Nuhou, propone al rey que un religioso
o una religiosa vayan a vivir con los leprosos en Molokai, sacrificando la
propia vida. Damián será el primer voluntario por el momento. Pero en última
instancia se mantendrá en la colonia de leprosos hasta su muerte. Esta será una
nueva salida para Damián que lo llevará hasta su destino, a Dios Padre. Pero no
se acaba aquí. Otros viajes traerán de vuelta los restos de su cuerpo a
Lovaina, su reliquia a Roma, sus retratos en todas partes. Incluso hoy en día,
su espíritu ronda el mundo, su leprosería en sus diversas formas: ignorancia,
violencia, injusticia, guerras, SIDA, analfabetismo, explotación sexual,
hambre, miseria…
2. VOCACIÓN MISIONERA
Damián
permaneció cercano a su hermano Pánfilo, ambos religiosos de los sagrados
corazones. Siempre tenían mucho que compartir juntos. Sin embrago, una
diferencia de motivaciones separará físicamente a los dos religiosos hasta el
final de sus vidas.
Pánfilo,
el hermano mayor, no tiene mucha disponibilidad para ir a las misiones.
Prefiere quedarse en Europa. Probablemente esta predisposición psicológica a
menudo tiene una influencia en su salud, volviéndole incapaz de ir a misiones.
Cuando fue elegido para formar el batallón misionero de las islas Sándwich, una
epidemia de tifus le obstaculizó llegar. Su hermano menor, le reemplazó en la
expedición.
A
diferencia de su hermano, Damián está muy disponible para misiones. La
separación de su entorno nativo, los peligros del viaje y los riesgos de la
misión no le retraen en absoluto. Tras su ordenación en Sándwich, se identifica
en su manera de firmar sus cartas como “sacerdote misionero”[2].
En la época de Damián, “el sacerdote es el hombre de Dios, diferente de los
mortales comunes. Vive independiente, no está casado, está vestido con sotana
negra, su modelo era el monje, la oración asidua. Se le ve paseando y recitando
el breviario. Él es el que sale al encuentro de los fieles para ponerlos en
contacto con Dios en los momentos clave de su vida: el nacimiento de un hijo,
durante su matrimonio, en caso de enfermedad, antes de morir… su identidad
misionera revela una figura, un tipo de hombre marcado con el espíritu de
riesgo y heroísmo. Dios es la motivación última que impulsa a Damián.
3. FORMAR A LA COMPETENCIA
§ Instrucción escolar: Damián
cuida, sin duda, de la formación humana de los fieles. En una carta a su
hermana Paulina dio detalles de su trabajo. En ella cuenta cómo los hawaianos
estaban bien vestidos, podían leer y escribir. Dijo también que serían más
civilizados que los europeos. Europa es la primera referencia de la
civilización. Por lo que inmediatamente, mostraba su dolor, viendo que la
enfermedad estaba muy extendida, explica que los pobres leprosos ya formados tenían
que morir por las atrocidades de la letra. “La muerte cosechaba más frutos que
los nacimientos”[3]
§ Trabajo manual[4]: Damián
quiere que los leprosos trabajen manualmente para su propio bien. “En el
pasado, muy pocos leprosos trabajaban, hoy en día, la mayoría cultivan un campo
de patatas”[5]…
Damián pudo persuadirlos para ir a trabajar. Quería presentar su trabajo como
una forma más de curación.
El
hombre huye a menudo del trabajo ya que requiere esfuerzo, con frecuencia
doloroso. Pero el trabajo no es sólo un castigo, también produce alegría. Es la
recompensa a un ser humano por su esfuerzo. El hombre debe recibir un salario
por su trabajo.
El
trabajo es también creativo. El gozo del trabajo se debe precisamente a la
realización de la intención creativa. La transformación de la naturaleza,
adaptándola a lo que ya existe para sus necesidades, el ser humano participa en
la creación, se extiende o se prolonga el acto creativo. Crea culturas,
civilizaciones, siempre crea una nueva historia. También a través del trabajo
el hombre participa de su propia creación; tratando de superar la resistencia
física del cuerpo para llegar a su realidad esencial. El trabajo eleva al
hombre a nivel de Dios.
También
podemos ver la dimensión del trabajo humano entre personas que colaboran
juntas. Hay una complementariedad entre las personas en el trabajo en equipo.
Del otro lado, la atención mutua entre trabajadores de un mismo equipo.
Trabajando juntos se puede hacer mucho para mejorar las relaciones entre las
personas.
§ Cultura: Damián se preocupa de
ofrecer a sus amigos distracciones. Es una de las maneras por las que pasa su
deseo de confort y curar a los leprosos. A los canacas les gustan las carreras
de caballos. Después de iniciar el deporte, Damián se da cuenta de que muchos
mejoran su vida. También forma una fanfarria con instrumentos propios. Las
posibilidades con las que cuenta para formar su orquesta son los leprosos que,
en muchos casos, tienen solamente dos o tres dedos en sus manos.
4. CONFLICTOS... EL VERDADERO VEREDICTO.
Damián
tuvo menos dificultades con el obispo y el provincial cuando fue a Molokai. Las
nuevas autoridades habían complicado un poco su vida. Pero, fiel a sus votos y
a su misión, se mantuvo obediente. Pero por otra parte, había vivido un
verdadero conflicto con los protestantes calvinistas.
La
nueva constitución escrita del Reino de Hawái, publicada en 1840, contiene una
cláusula de tolerancia religiosa. Pero en la práctica, una hostilidad abierta
persistió en el tiempo de Damián. Católicos y protestantes lucharon para
rechazarse mutuamente. Damián, fiel a su Iglesia, no gustaba de los
calvinistas. Ambas partes eligieron palabras duras para identificar al
oponente. El fundamento de los conflictos es una carta del pastor Hyde
publicada después de la muerte de Damián, carta calumniosa y difamatoria contra
su adversario católico.
La
primera defensa de Damián es de sus propios superiores que desmienten las
alegaciones según las cuales, su hermano habría vivido en desobediencia y sin
respetar sus compromisos de castidad. Koekmann, obispo de Honolulú, en ese
momento, tomo la pluma para refutar los cargos y acusaciones contra Damián,
demostrando la probidad del misionero. Pero la defensa más fuerte en favor de
Damián es de Robert Luis Stevenson, un periodista calvinista australiano, que
eligió Honolulú para pasar varios meses recuperándose de tuberculosis. Este
reportero reprocha al pastor Hyde y critica, por otro lado, los fracasos
calvinistas en la isla y demuestra el éxito heroico de los católicos en torno
al Padre Damián. Esta intervención del periodista produjo un verdadero
veredicto en este juicio póstumo cometido por un ministro protestante.
5. LA FASCINACIÓN DE LOS MEDIOS
Damián
murió el 15 de abril de 1889, en Molokai. 15 días más tarde, Monseñor Koekmann,
obispo de Honolulú, organiza una oración fúnebre en su memoria. La prensa tomó
su discurso para ensalzar al sacerdote católico unánimemente. “Donde quiera que se publica un periódico se
anuncia la muerte del padre de los leprosos. Miles de artículos hablan
emocionadamente de su heroísmo y martirio, en pocos meses el P. Damián era
famoso en todo el mundo… el mundo ha escuchado las quejas desgarradoras de los
leprosos abandonados en la roca del océano y ha admirado a aquel que fue a
enterrar su juventud en este lugar para rescatarlos”[6].
¿En
qué consiste la legendaria personalidad de Damián? Sus cartas recogidas
muestran que a él le gustaba la correspondencia. A menudo se comunicaba con su
hermano Pánfilo, su familia, sus superiores. Había creado amistades en todo el
mundo. Sin embargo, durante su vida, su trabajo recluido en Molokai no había
atraído tanta atracción de los medios.
Hay
algo que llama la atención en este idilio entre el apóstol de los leprosos y
los medios de comunicación obsesionados con la “purpurina” social. Uno no puede
dejar de preguntarse el porqué de esa fascinación laica por el sacerdote
católico. En un mundo donde las opciones son interminables y los conflictos
aparentemente insolubles aparece un hombre con una fe que predica desinterés de
sí y amor al prójimo. ¿Se puede entender de dónde viene el amor con el que
Damián se apasiona por los leprosos?
Fue
a partir de su muerte cuando alabaron a Damián como activista dedicado, simple,
valiente, mártir y heroico. Entonces, como ahora, el periodista de una cierta
neutralidad religiosa, a menudo por una buena venta de ejemplares impresos,
pasa muy poco tiempo en contemplar la fe de aquel hombre y su relación con
Jesús que le llevó a Molokai.
6. MISION Y RECURSOS
“Después de haber estado bajo el manto
mortuorio el día de mis votos, -dijo Damián en una carta-, pensé que mi deber era
ofrecerme…”. De esta frase podemos entender todo el compromiso con los
leprosos. Su convicción de sacrificarse determina su vida: visitar a los
enfermos ofrecía la oportunidad de consolarles tendiéndoles la mano,
compartiendo la palabra de Dios en la catequesis, en los sacramentos, en la
atención domiciliaria. A continuación, añadía la mejora de los caminos,
suministro de aguas, rehabilitación de viviendas, capillas, edificios,
orfanatos… nunca imaginó que su presencia fuera tan gran bendición para los
pobres de Molokai.
7. CONCLUSIÓN
Cuando
estuve interesado en organizar una tarde de formación sobre San Damián de
Molokai, en Kinshasa, me apresuré a ir a la biblioteca para leer las historias
elocuentes de este personaje. Recibí una imagen de Damián en una leprosería miserable.
Esta imagen dibujó, para mí, la ruta de Damián de Tremeló a la colonia de
leprosos y después de la leprosería. Parecía un camino que atraviesa los
continentes y el agua, los bosques, arbustos, rocas, montañas, corazones… con
todo lo que la naturaleza contiene de bello y peligroso. Una mirada minuciosa
revela este itinerario cargado de numerosas salidas. Damián pasa constantemente
de un lugar a otro sin jamás volver atrás. Después de este recorrido efectuado
es la misma persona de Damián que me interpela: ¿de dónde un ser humano puede
sacar las fuerzas necesarias para afrontar estos desafíos tan grandes?
REFERENCIAS
1.
Eduard Brion et Stéphane Steyt, Damien hier et aujourd’hui. Éd. Fidelité, Namur, 2009, p.136.
2.
Eudard Brion, Un estrange Bonheur, Lettres du Père Damien
lépreux (1885-1889), éditions du Cerf, París, 1988, p.133.
3.
Gavan DAWS, Nous
autres les lépres. Le Père Damien de Molokai (1840-1889), éd. Nouvelle cité, Paris, 1984,
p.266.
4.
Willy MPIA MAKILA, Travail et réflexion du facteur
humain. Lectura de la signification
humaine du travail, Philosophat st Augustin, Kinshasa, 1996-1997.
5.
Omer Anglebert, Père
Damien. Apòtre des lépreus, Editions Labor, Bruxelles, 1994, p.30.
6.
Sébastien
MUYENGO MULOMBE, Le Sacerdoce Chemin de
non-retour, Mediaspaul, Kinshasa, 2008, p.127.
7.
Bernard Courone, Petite
vie de saint Damien De Veuster, Desclée de Brouwer, Paris, 2009, p.181.
Kinshasa, le
25 mai 2014
[1] Edouard
Brion et Stéphane Steyt, Damien hier et
aujourd’hui, fidélité, Namur, 2009, p. 43.
[2] Las
explicaciones sobre la identidad de Damián como sacerdote misionero están más
desarrolladas claramente por Eduardo Brion y Stephane Steyt, “Damien hier et aujourd’hui, p. 49-54. Se
encuentra en su texto un retrato del sacerdote de tiempo de Damián.
[3] Se puede
encontrar otros detalles leyendo a Gavan Daws, Nous autres les lépreux. Le Père Damien de Molokaï (1840-1889), éd.
Nouvelle cité,
paris, 1984, p. 53.
[4] Estas ideas sobre el trabajo
humano están desarrolladas en la tesina de fin de ciclo de bachillerato de
filosofía de Willy MPIA MAKILA, Trabajo y
reflexión sobre el factor humano. Lectura de la significación humana del
trabajo, filosofado Santo Agostín, Kinshasa, 1996-1997.
[5] Omer
Anglebert, Père Damien, Apôtre des
Lépreux, Editions Labor, Bruxelles, 1994, p.144.
[6] Omer
Anglebert, Pére Damien, Apôtre des lépreux,
Editions Labor, Bruxelles, 1994, p. 202-203.
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