Thursday, August 30, 2018

«Casa Padre Esteban»:
de albergue a hogar
de centre d'hébergement a foyer
from shelter to home

Publicado el 3 agosto, 2018 por Comunicaciones SS.CC. en Destacado 

Patricia Abarca

La Parroquia San Pedro y San Pablo fue fundada en 1964 por nuestro hermano chileno Esteban Gumucio sscc., actualmente en proceso de beatificación. Está ubicada en la zona sur de la capital de país, Santiago de Chile, en un sector popular donde llegó la Congregación en el contexto de la gran misión de Santiago en la década de los ‘60. En su preocupación por atender a los más necesitados de la zona, la parroquia decidió iniciar un proyecto que ahora cumple 7 años.

La helada madrugada del miércoles 22 de junio de 2011, con 0 grados de temperatura, terminó con la historia de Patricio Torres Rojas, de 53 años, en la esquina de Las Industrias con Esteban Gumucio en la comuna de La Granja (Santiago de Chile). “El patito”, le decían en el barrio y lo reconocían como un hombre bueno, que no hacía daño a nadie y que solo procuraba conseguir lo básico para alimentarse él y sus cuatro perros, y por supuesto para tener alguna cosita que tomar por ahí. “Estos son los borrachos sin remedio de los que habla Esteban”, dijo por esos días René Cabezón ss.cc. párroco de San Pedro y San Pablo, ubicada a 600 metros de la plaza donde murió “el patito”.

Su muerte fue el inicio de una historia. Al día siguiente se abrió la puerta de la sede juvenil de Yungay para acoger y cobijar del frío de esos días a quienes anduvieran por ahí sin techo. Tres meses después se trasladaban a la misma sede parroquial 15 personas con las que se comienza a hablar de Albergue Esteban Gumucio.

Poco tiempo después se reactivaría la Fundación Damián de Molokai, figura que permitiría postular a fondos del gobierno para el funcionamiento del albergue en los planes de invierno y otros, para personas en situación de calle.

Pero hoy ya han pasado 7 años y no solo “alberga” hermanos del sector, sino que pasó a llamarse Casa Padre Esteban porque ahora es un hogar para muchos hermanos que no han podido conservar el suyo.

La casa pasó a ser un Centro de Referencia y pertenece al Programa Calle y al Plan de Invierno. Atiende a un promedio de 45 personas. También funciona allí el histórico comedor de la parroquia San Pedro y San Pablo, creado por el propio Esteban, que entrega cerca de 80 almuerzos diarios.

Virginia Bizama, directora ejecutiva de la casa, cuenta lo que ha sido este camino los últimos años: “albergue es solo un espacio protector. Abrigo y pan solo en invierno, y se participaba en los albergues del estado. Ahora es casa porque se apoya a las personas a revincularse, a tener acceso a la salud, a promover sus capacidades. Es una casa y hay preocupación por cada uno de ellos. Ya no son usuarios sino participantes; participan de las labores y de la comunidad”.

Por eso, al momento de celebrar un año más de vida, se hacen vida las palabras de Esteban: “Me gustan las ocasiones de la fiesta”. Los aniversarios se festejan en grande. Y esta vez, al cumplir 7 años de vida no fue la excepción. Los residentes fueron acompañados por los voluntarios y amigos que históricamente han estado cerca de este proyecto que el mismo René Cabezón, párroco y también actualmente provincial de la congregación, ha hecho crecer con convicción y apoyo de tantos. Hoy además se construye un nuevo espacio frente a la casa actual.


En la fiesta de aniversario no solo hubo comida abundante, sino además un buen pie de cueca bailado por una pareja de residentes, y testimonios conmovedores como el de Manuel Bustos quien agradeció la posibilidad de haber encontrado las herramientas para retomar su vida con un trabajo y con su nueva pareja con la que construye hoy un hogar. Además, invitó a sus compañeros a seguir trabajando duro para tener una vida distinta.

Agradecemos a quienes entregan su cariño a este espacio e invitamos a quienes se quieran hacer parte de él. La casa tiene una fan page en Facebook donde se puede seguir las actividades e iniciativas.





Maison père Estéban: de centre d'hébergement a foyer

La paroisse Saint Pierre et Saint Paul a été fondée en 1964 par notre frère chilien Esteban Gumucio ss.cc, actuellement en procès de béatification. Elle est située au sud de la capitale du pays, Santiago du Chili, dans un secteur populaire où la Congrégation est arrivée dans le cadre de la "Grande Mission" organisée par le diocèse de Santiago, dans les années 60. La paroisse, qui a le souci de s'occuper des plus démunis du quartier, a lancé un nouveau projet qui fête ses 7 ans maintenant.

La froide matinée du mercredi 22 juin 2011, avec 0 degré de température, a eu raison de Patricio Torres Rojas, 53 ans, qui vivait à l'angle de rues "Les Industries" et "Esteban Gumucio," sur la commune de La Granja (Santiago du Chili). Le petit Patrice "Patito", comme on le surnommait dans le quartier, était reconnu par les voisins comme un homme bon, qui ne faisait de tort à personne, et qui seulement essayait de se procurer de quoi se nourrir, lui et ses quatre chiens, et d'avoir quelque chose à boire aussi. "Ceux-là sont les ivrognes sans remède dont parle Esteban", déclarait alors René Cabezón ss.cc., curé de la paroisse Saint Pierre et Saint Paul, située à 600 mètres de la place où "le Patito" est mort.

Sa mort marquait le début d'une histoire. Le lendemain, les portes de la Maison des Jeunes du quartier de Yungay s’ouvraient pour accueillir et abriter du froid ceux qui n’avaient pas de toit. Trois mois plus tard, 15 personnes rejoignaient le centre paroissial où un bâtiment avait été aménagé. On commençait alors à parler du centre d'hébergement "Esteban Gumucio".


Peu de temps après, pour le fonctionnement du centre d'hébergement, la Fondation Damian de Molokai était réactivée pour permettre de solliciter des fonds gouvernementaux lors des plans hivernaux et autres, pour les personnes vivant dans la rue.

Depuis 7 années ont passé, et aujourd'hui le centre n'héberge pas seulement les frères du secteur. Il vient d'être rebaptisé "Maison Père Esteban", car maintenant c'est un véritable foyer pour beaucoup de frères qui n'ont pas pu garder le leur.

La maison est devenue maintenant un "Centre de Référence" qui appartient au Programme Rue et au Plan Hiver. Il s'occupe de 45 personnes en moyenne. Il y a aussi la cantine populaire de la paroisse Saint Pierre Saint Paul, fondée par Esteban lui-même. Chaque jour, elle fournit 80 déjeuners environ.

Virginia Bizama, directrice exécutive de la maison, raconte le chemin parcouru ces dernières années: "L’abri n’est qu’un espace protecteur. Ainsi, on participait aux plans hivernaux de l'État pour seulement héberger et donner du pain. Maintenant, c'est une Maison. On aide les personnes à refaire le lien avec elle-même, à accéder à la santé, à promouvoir leurs capacités. C'est une maison et il faut se soucier de chacun d'eux. Ils ne sont plus des usagers mais des participants; ils collaborent aux tâches et à la communauté".

Par conséquent, au moment de célébrer une autre année de vie, les mots d'Esteban prennent vie: "J'aime les occasions de faire la fête". Les anniversaires se célèbrent en grand. Et cette fois, au moment de fêter les 7 ans, il n'a pas eu d'exception. Les résidents ont été accompagnés par des bénévoles et des amis qui ont été proches dès le début de ce projet que René Cabezón lui-même, curé et actuellement provincial de la congrégation, a fait grandir avec conviction et avec le soutien de beaucoup. Aujourd'hui en plus, est également en construction un nouvel espace en face de la maison actuelle.

Lors de la fête d'anniversaire, il y a pas eu seulement que de la bonne nourriture, mais aussi un bon pied de Cueca dansé par un couple de résidents ainsi que des témoignages émouvants et des remerciements comme celui de Manuel Bustos pour avoir pu trouver les ressources et les outils nécessaires pour redonner un sens à sa vie, trouver un emploi, et aujourd'hui, avec sa nouvelle compagne, construire une maison. Il a aussi invité ses compagnons à continuer de travailler dur pour avoir une vie différente.

Nous remercions tous ceux qui donnent leur amour à cet espace et nous invitons ceux qui le souhaitent à nous rejoindre. Vous pouvez suivre les actualités et les initiatives de la maison sur sa page Facebook:


https://es-la.facebook.com/alberguepesteban/




Father Esteban House: from shelter to home
Published the 3rd of August, 2018 by Communications SS.CC. in
The “Saint Peter and Saint Paul” Parish was founded in 1964 by our Chilean brother Esteban Gumucio sscc., currently in the process of beatification. It is located in the southern part of the country's capital, Santiago de Chile, in a popular sector where the Congregation arrived in the context of the great mission of Santiago in the 60's. In its concern to care for those who most need it in the area, the parish decided to begin a project that is now 7 years old.
The frosty early morning of Wednesday, June 22, 2011, with 0 degrees Celsius, ended with the story of Patricio Torres Rojas, 53 years old, in the corner of Las Industrias with Esteban Gumucio, in the commune of La Granja (Santiago de Chile). “The duckling” they called him in the neighborhood; they knew him as a good man, who didn't hurt anyone and only tried to get enough to feed himself and his four dogs, and of course to have something to drink. “These are the hopeless drunks which Esteban talks about” said one of those days René Cabezón sscc the parish priest of San Pedro y San Pablo, located 600 meters from where “the duckling” died.

His death was the beginning of a story. The next day the doors of the youth headquarters of Yungay were opened to welcome and shelter anyone who was out there without a roof from the cold of those days. Three months later 15 people were relocated to the same parish center where they began to talk about the Esteban Gumucio Shelter.
Shortly after the Damian de Molokai Foundation would be reactivated, a figure which would allow the application to government funds to run the shelter in the winter plans and others, for the homeless.
But today 7 years have passed and not only does it “shelter” brothers from the area, but it has been renamed Father Esteban Home because now it is a home for many brothers who have not been able to keep theirs.
The house is now a Reference Center and participates in the Street Program and the Winter Plan. It houses approximately 45 people. The historical dining room of the San Pedro and San Pablo parish, created by Esteban himself, who provides about 80 daily lunches, also operates there.
Virginia Bizama, executive director of the house, accounts for the process this has been for the last few years: “Shelter is just a protected space. Warmth and bread just for winter, and participation in the government initiatives. Now it´s a home because it supports people to bond again, to have access to healthcare, to promote their abilities. It is a home and there is care for everyone of them. They are no longer users but participants; they participate in the chores and in the community”.
This is why, at the time to celebrate one more year of life, Esteban´s own words come to life: “I enjoy the occasions to celebrate.” Anniversaries are big celebrations. And this time, celebrating 7 years of life was no exception. The residents were accompanied by volunteers and friend who have historically been close to the project which René Cabezón, the parish priest and current provincial of the congregation, has made grow with conviction and help from so many. Today there is also a new space under construction across from the house.
In the anniversary celebration not only there was an abundant amount of food, but also a beautifully danced pie de cueca by a pair of residents and moving testimonies, like the one from Manuel Bustos, who expressed his gratefulness at the possibility of finding the tools to regain his life with a job and with a new partner, with whom he is currently building a home. He also invited his fellow residents to keep working hard to have a better life.
We thank those who have put so much effort and love to this space and invite those who would like to become a part of it. The house has a facebook fan page from which the activities and initiatives can be followed.







Thursday, August 16, 2018

What is a General Chapter?

Qu’est-ce qu’un Chapitre Général ?

¿Qué es un Capítulo General?






Remi Liando, sscc 


 “What is a General Chapter?” was a question that came to my mind when I arrived in Italy six years ago. I had been summoned to serve in our SSCC Generalate in Rome as Secretary General. I arrived at the end of June, two months before the 38th General Chapter began. As it happened, I was appointed the Secretary of the General Chapter held at Montecucco, a suburb in Rome, where both branches of SSCC (brothers and sisters) celebrate their Chapters at the same place and during the same time.

As the 39th General Chapter is approaching, it is opportune to ask the same question and see what I have learned so far through these years of involvement in the Generalate. I do not pretend that I know all the dynamics of a General Chapter as if I were a capitulant who participated in the discussions, discernments and decision-makings. Most of the time I was working in the Secretariat. Nevertheless, I participated in the daily Eucharistic celebrations, and other prayer sessions. I also had the opportunity to talk with the participants, the secretaries of the minutes, and the simultaneous translators during meals, and interact with them during recreation times, outings or at the General Audience with the Pope.

I can say that I sensed something different about this meeting; an intense moment of depth; almost like a moment of rapture. I expressed this to Fr. Antun Wardoyo sscc who was the provincial of Indonesia at the time. Yet I did not know why it was so.
A few months ago, I attended a meeting of the Secretaries General in Rome, and the topic was “General Chapter: Preparation, Celebration and Post Chapter”. The speaker was Aitor Jiménez Echave, cmf. He is a professor at the Lateran University, and an official in the Vatican’s Congregation for Institutes of Consecrated Life and Societies of Apostolic Life (CICLSAL). He stressed a few things. One is the collegial authority of the General Chapter; collegial meaning “everyone has the same voice, to speak and to be heard”. He also pointed out the importance to be rooted in the charism of the Congregation. The charism is the “raison d’être” of the Institute, inherited from the Founders, which needs to be continuously deepened and developed.

I share with you here the core message, which is taken from a book that he and two others wrote: “Nello stile sinodale. Percorsi della collegialita capitolare,” published only last year.

The celebration of the Chapter is a demanding moment, both for the work involved and for the great responsibility before God and one's Institution.

The Chapter is a time of listening to the Spirit who spoke to the founders and continues to speak to the heart of the members of the Institute, to challenge them in their experiences and concrete realities. It is a time to listen to the voice of those who are struggling under the weight of the Institute's activities, the cries of the dissatisfied, those of the satisfied, let oneself be guided by successes in human initiatives, and allow oneself to be taught by failures. It is a time when wounds may be inflicted, in the choosing of people, or in discussions about future projects when one’s wishes are not accepted. It is above all a favorable time to deepen the charism, one's own identity, to grow in the sense of belonging to the Institute. Identity is not defined through a formula, but through concrete decisions that imply a renewed sense of a vocation, the recognition of a specific mission and, in many cases, the admission of a need for conversion and the commitment to actualize it in everyday life.

Pope Francis, on the occasion of the General Chapter of the Congregation of Marian Clerics of the Immaculate Conception of the Blessed Virgin Mary, last February [2017] underlined:

"I urge you to fulfill this [Chapter] reflection with fidelity to the charism of the Founder and to the spiritual patrimony of your Congregation, and at the same time with a heart and mind open to the new needs of the people. True, we must move forward with the new needs, new challenges, but remember: one cannot move on without memory. It is a continuous tension. If I want to move on without the memory of the past, of the history of the Founders, of the great, even of the sins of the Congregation, I will not be able to go forward. This is a rule: the memory, this is life’s own ‘deuteronomical’ dimension, which must be used when updating a religious Congregation, the Constitutions, always ".[1]

Last Sunday, I attended evening Mass at our parish of San Giuseppe. The two celebrants were Giuseppini priests who are participating in their General Chapter that is being celebrated during these days. What the priest said in his homily really hits home[2]. He said, “General Chapter is like experiencing the Pentecost again.”



[1] Aitor Jiménez Echave - Santiago González Silva - Nicla Spezzati, “Nello stile sinodale. Percorsi della collegialità”, Libreria Editrice Vaticana, Citta del Vaticano, 2017, pp 88-89.


[2] To hit home = to be fully understood by or strongly affect or resonate with someone.






Qu’est-ce qu’un Chapitre Général ?


« Qu’est-ce qu’un Chapitre général ? » fut une question qui m’était venue en tête depuis que je suis arrivé en Italie, il y a de cela six ans. On m’a appelé pour servir à la Maison Général SSCC de Rome comme Secrétaire Général. Je suis arrivé fin juin, deux mois avant le début du 38ème Chapitre Général. L’occasion se présenta à ce que je sois nommé secrétaire du Chapitre Général qui fut célébré à Montecucco, une banlieue de Rome, où avait eu lieu aussi le Chapitre Général des sœurs au même moment que celui des frères.

Au fur et à mesure qu’approche le 39ème Chapitre Général, il est opportun de se poser la même question et de voir combien j’ai appris pendant toutes ses années au service du Généralat. Je ne prétends pas dire que je connais toutes les dynamiques d’un Chapitre Général, comme si je fus un Capitulaire qui a pu participer aux discussions, aux discernements et aux décisions. La majeure partie de mon travail fut au Secrétariat. Et pourtant, j’ai participé aux célébrations eucharistiques quotidiennes et à d’autres moments de prière. Ce fut l’occasion de parler avec les participants, avec les secrétaires des actes et des traducteurs professionnels durant les repas et l’interaction avec tout le monde durant la recréation, les sorties ou durant l’audience du Pape.

Je peux dire que j’ai senti quelque chose de différent pendant ce temps ; un moment profond, presqu’un moment d’extase. Je l’ai dit au P. Antun Wardoyo sscc, qui fut Provincial d’Indonésie à ce moment-là. Lui non plus ne savait pas que c’était ainsi.

Il y a quelques mois, j’ai assisté à une réunion des Secrétaires Généraux à Rome, et le thème fut « Chapitre général : préparation, célébration et après Chapitre ». L’orateur fut Aitor Jiménez Echave, cmf. Il est professeur à l’Université de Latran et fonctionnaire à la Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée et des Sociétés de Vie Apostolique (CIVCSVA). Il a insisté sur certaines choses. L’une d’elle fut l’autorité collégiale du Chapitre Général ; c’est-à-dire que “tous ont la même voix, pour parler et pour être écoutés”. Il a aussi signalé l’importance de s’enraciner dans le Charisme de la Congrégation. Le Charisme est la “raison d’être” de l’Institut, hérité des fondateurs, qui doit être approfondi et mise à jour continuellement.

Je partage ici avec vous le message central, pris dans un livre qu’il a écrit avec deux autres intitulé « Nello stile sinodale. Percorsi della collegialita capitolare », publié justement l’année passée.

 « La célébration du Chapitre est un moment exigeant, tant dans le travail demandé comme de par sa responsabilité devant Dieu et devant le propre Institut.

Le Chapitre est un temps pour écouter l’Esprit, qui parla aux Fondateurs et continue à parler au cœur des membres de l’Institut, pour les défier dans leurs expériences et réalités concrètes. C’est un moment pour écouter la voix de ceux qui croupissent sous le poids des activités de l’Institut; écouter les cris de mécontents, des satisfaits ; de se laisser guidé par les réussites des initiatives humaines, et de se laisser enseigné par les erreurs. C’est un moment de guérir les plaies, en élisant les personnes, ou dans les discussions sur les futurs projets quand les désirs des uns ne sont pas acceptés. C’est avant tout un moment favorable pour approfondir le charisme, en la propre identité, pour grandir dans le sens d’appartenance à l’Institut. L’identité ne se définit pas à travers une formule, si non à travers de décisions concrètes qui impliquent une rénovation du sens de la vocation, la reconnaissance d’une mission spécifique, et dans bien des cas, l’admission d’une nécessité de conversion et l’engagement pour rendre cela réel dans la vie quotidienne.

Le Pape François, à l’occasion du Chapitre Général de la Congrégation des Clergés Marinistes de l’Immaculée Conception de la Très Sainte Vierge Marie, au mois de février 2017 passé, avait souligné :

« Je vous conjure d’amener au bon port cette réflexion (du Chapitre) avec fidélité au charisme du fondateur et au patrimoine spirituel de votre Congrégation, et au même moment avec un cœur et un esprit ouvert aux nouvelles nécessités de personnes. Ce qui est vrai, nous devons avancer avec les nouveaux besoins, les nouveaux défis, mais souvenez-vous : on ne peut avancer sans mémoire. C’est une tension continuelle. Si je veux avancer sans souvenir le passé, de l’histoire des fondateurs, de l’excellence et aussi des péchés de la Congrégation, on ne peut continuer à avancer. C’est une règle : la mémoire, une dimension “deutéronomique” propre de la vie, doit toujours être utilisée pour actualiser une Congrégation religieuse, des Constitutions »[1]

Le dimanche passé, j’ai assisté à la messe du soir à notre paroisse Saint Joseph. Les deux célébrants étaient joséphites qui ont participé en leur Chapitre Général, qu’ils venaient de célébrer il y a quelques jours. Ce que le Célébrant a dit lors de son homélie m’a profondément touché. Il a dit « le Chapitre Général est comme expérimenté une autre fois la Pentecôte ».  



[1] Aitor Jiménez Echave – Santiago Gonzalez Silva- Nicla Spezzati, « Nello stile sinodale. Percorsi della collegialità », Libreria Editrice Vaticana, Citta del Vaticano, 2017, pp. 88-89







¿Qué es un Capítulo General?

«¿Qué es un Capítulo general?» Fue una pregunta que me vino a la mente cuando llegué a Italia hace seis años. Me habían convocado para servir en nuestra Casa General SSCC de Roma como Secretario General. Llegué a fines de junio, dos meses antes de que comenzara el 38° Capítulo General. Dio la casualidad de que fui nombrado secretario del Capítulo General celebrado en Montecucco, un suburbio de Roma, donde ambas ramas SSCC (hermanos y hermanas) celebraron sus Capítulos, en el mismo lugar y durante el mismo tiempo.

A medida que se acerca el 39° Capítulo General, es oportuno hacer la misma pregunta y ver lo que he aprendido hasta ahora en estos años de participación en el Generalato. No pretendo decir que conozco todas las dinámicas de un Capítulo General, como si fuese un capitular que ha participado en las discusiones, en los discernimientos y en las decisiones. La mayor parte del tiempo estuve trabajando en la Secretaría. Sin embargo, participé en las celebraciones eucarísticas diarias y en otros momentos de oración. También tuve la oportunidad de hablar con los participantes, con los secretarios de las actas y con los traductores simultáneos durante las comidas, e interactuar con ellos durante los momentos de recreación, las salidas o durante la audiencia general con el Papa.

Puedo decir que sentí algo diferente durante este tiempo; un intenso momento de profundidad; casi como un momento de éxtasis. Se lo expresé así al P. Antun Wardoyo sscc, que era el provincial de Indonesia en ese momento. Sin embargo, no sabía por qué era así.

Hace unos meses, asistí a una reunión de los Secretarios Generales en Roma, y ​​el tema fue "Capítulo General: preparación, celebración y post- capítulo". El orador fue Aitor Jiménez Echave, cmf. Es profesor en la Universidad Lateranense y funcionario de la Congregación para Institutos de Vida Consagrada y Sociedades de Vida Apostólica del Vaticano (CIVCSVA). Hizo hincapié en algunas cosas. Una fue la autoridad colegiada del Capítulo General; significado colegial que "todos tienen la misma voz, para hablar y para ser escuchados". También señaló la importancia de enraizarse en el carisma de la Congregación. El carisma es la "razón de ser" del Instituto, heredada de los fundadores, que debe ser profundizada y desarrollada continuamente.

Comparto aquí con ustedes el mensaje central, que está tomado de un libro que él y otros dos escribieron: «Nello stile sinodale. Percorsi della collegialita capitolare», publicado justamente el año pasado.

«La celebración del Capítulo es un momento exigente, tanto por el trabajo que supone, como por la gran responsabilidad ante Dios y ante la propia Institución.

El Capítulo es un tiempo para escuchar al Espíritu, que habló a los fundadores y continúa hablando al corazón de los miembros del Instituto, para desafiarlos en sus experiencias y realidades concretas. Es un momento para escuchar la voz de aquellos que están luchando bajo el peso de las actividades del Instituto; escuchar los gritos de los descontentos, los de los satisfechos; de dejarse guiar por los éxitos en las iniciativas humanas, y dejarse enseñar por los fallos. Es un momento en que se pueden infligir heridas, al elegir las personas, o en las discusiones sobre proyectos futuros cuando los deseos de uno no son aceptados. Es ante todo un momento favorable para profundizar en el carisma, en la propia identidad, para crecer en el sentido de pertenencia al Instituto. La identidad no se define a través de una fórmula, sino a través de decisiones concretas que implican un renovado sentido de la vocación, el reconocimiento de una misión específica y, en muchos casos, la admisión de la necesidad de la conversión y el compromiso para hacerlo real en la vida cotidiana.

El Papa Francisco, con motivo del Capítulo General de la Congregación de los Clérigos Marianos de la Inmaculada Concepción de la Santísima Virgen María, el pasado febrero [2017] subrayó:

"Les insto a llevar a cabo esta reflexión [del Capítulo] con fidelidad al carisma del fundador y al patrimonio espiritual de su Congregación, y al mismo tiempo con corazón y mente abiertos a las nuevas necesidades de la gente. Es verdad, debemos avanzar con las nuevas necesidades, los nuevos desafíos, pero recuerden: no se puede avanzar sin memoria. Es una tensión continua. Si quiero avanzar sin el recuerdo del pasado, de la historia de los fundadores, de lo excelente, y también de los pecados de la Congregación, no podré seguir adelante. Esta es una regla: la memoria, que es propia de la dimensión "deuteronómica" de la vida, debe usarse al actualizar una Congregación religiosa, unas Constituciones, siempre.» [1]

El domingo pasado, asistí a la misa vespertina en nuestra parroquia de San Giuseppe. Los dos celebrantes eran sacerdotes giuseppini que estaban participando en su Capítulo General, que se celebraba en esos días. Lo que el sacerdote dijo en su homilía realmente me tocó en lo más hondo. Dijo: "El Capítulo General es como experimentar Pentecostés nuevamente".



[1] Aitor Jiménez Echave - Santiago González Silva - Nicla Spezzati, “Nello stile sinodale. Percorsi della collegialità”, Libreria Editrice Vaticana, Citta del Vaticano, 2017, pp 88-89.





Saturday, August 4, 2018

ÉGLISE VERTE, VERS UNE CONVERSION  ÉCOLOGIQUE

IGLESIA VERDE, HACIA LA CONVERSIÓN ECOLÓGICA

GREEN CHURCH, TOWARDS THE ECOLOGICAL CONVERSION



Ferry Indrianto, ss.cc


Depuis septembre dernier, j'ai rejoint la communauté SS.CC. qui sert la paroisse de Saint Gabriel, dans le diocèse de Paris. Depuis, j'ai découvert la dynamique de la vie paroissiale qui a été confié aux frères depuis 1914. La vie paroissiale est marquée par un bon nombre d’activité pastorale, mais je voudrais vous parler d’une activité nouvelle : celle proposée par le groupe «Vivre Laudato Si».

Le nom de ce groupe nous rappelle l'appel du Pape François en 2015 pour sauvegarder notre  « maison commune », la Terre. L'encyclique commence par le mot d'ouverture: Laudato Si. L'appel a été accueilli partout. La Conférence des évêques de France et l'Alliance des Églises protestantes a lancé des lignes directrices intitulées  «Église verte vers la conversion écologique.» La paroisse de Saint-Gabriel ne voulait pas être un simple spectateur. Elle a décidé de  faire partie de ce mouvement de conversion écologique concrète et durable. Inspiré par l'exclamation du pape, un groupe de personnes enthousiastes a alors formé un groupe de travail «Vivre Laudato Si».

Chaque dimanche avant la messe de 11h, il y a beaucoup de gens qui portent de petits seaux verts. Ils apportent des déchets organiques de la maison pour faire du compost dans les jardins de l'église. C’est l’occasion d’échanger avant la messe. Non seulement les adultes, mais il y a aussi des enfants qui sont heureux de voir les jardins de l'église devenir verts.  


Ce groupe mène également des activités éducatives à travers l'étude et construit une conscience collective de l'importance de la conversion écologique. Près de l'entrée de l'église, ils ont mis en place des tracts faciles à lire et compréhensibles et des documents d'information sur l'écologie.  Le groupe propose aussi des temps de formation, de prière (messe de la Création), de visites et d’action concrète (jardins partagés, achats coopératives, ramassage des déchets, films, …).

Alors quoi faire avec l'évangélisation ?  Le Père Bertrand Cherrier sscc, le curé de la paroisse a répondu: « Je dois l’avouer, les paroissiens m’ont converti à Laudato Si ! Le fait que les fidèles soient à l’origine du mouvement a un impact fort. Vivre sa foi dans le temps présent avec des questions d’actualité, c’est l’enjeu d’une vie paroissiale. La thématique de la charité reste bien entendu dominante, mais celle de « Laudato Si » est très pertinente et cela dépasse le cadre de la paroisse puisque les gens du quartier viennent nous rejoindre…. « Laudato Si » est  un véritable moyen d’évangélisation ! »

Ainsi,  j'ai vu et expérimenté par moi-même comment la communauté ss.cc vit et sert la population du quartier. La situation de cette communauté est unique parce que nous vivons avec plusieurs familles dans le presbytère, lequel  abrite également diverses activités paroissiales telles que l’éveil à la foi, le patronage, des conférences, des troupes de théâtre, du yoga, rencontre avec des drogués, soutien scolaire et autres. Nous travaillons en communauté sscc au même projet paroissial. Cela fait une belle unité. Pour ma part, j’accompagne les jeunes de l’aumônerie, le foyer d'étudiants, le groupe de musique et la préparation au baptême des enfants. J’ai accompagné les jeunes de la paroisse au «  FRAT de Lourdes » (10 000 jeunes) et au Mont Saint Michel (200 adolescents de paris).  
  
Ainsi, je découvre à Paris une belle dynamique de l’église locale. C’est une bonne surprise de voir les laics et les familles agir et participer à la pastorale. J’espère que la communauté ss.cc pourra poursuivre cette belle mission d’évangélisation dans une paroisse qui accueille des chrétiens de tous les continents. Une belle mission congréganiste !





IGLESIA VERDE, HACIA LA CONVERSIÓN ECOLÓGICA
La parroquia de San Gabriel de Paris


Desde septiembre pasado (2017), me uní a la comunidad SSCC que presta servicios en la parroquia de San Gabriel, en la diócesis de París. Desde entonces he ido descubriendo la dinámica de la vida de esta parroquia, que fue confiada a los hermanos ya en 1914. La vida parroquial está marcada por una serie de actividades pastorales. Pero de lo que quisiera hablar es acerca de una nueva actividad: una propuesta hecha por el grupo "Vivir la Laudato Si".

El nombre de este grupo nos recuerda la llamada del papa Francisco en 2015 para salvaguardar nuestra «casa común», la Tierra. La encíclica comienza con las palabras: Laudato Si. La llamada fue bienvenida en todas partes. La Conferencia Episcopal de Francia y la Alianza de Iglesias Protestantes emitieron unas directrices tituladas «Iglesia verde, hacia la conversión ecológica». La parroquia de San Gabriel no se quedaría como un mero espectador. Decidió ser parte de este movimiento de conversión ecológica, concreta y sostenible. Inspirado por la exhortación del Papa, un entusiasta grupo de personas formó el grupo de trabajo: "Vivir la Laudato Si".

Todos los domingos, antes de la misa de las 11, hay mucha gente que viene con pequeños cubos verdes. Traen los desechos orgánicos de casa para hacer compost en los jardines de la iglesia. Es la oportunidad de intercambiar antes de la misa. No solo adultos, sino también los niños, que se sienten felices de ver que los jardines de la iglesia se vuelven verdes.

Este grupo también realiza actividades educativas a través del estudio, tratando de crear una conciencia colectiva sobre la importancia de la conversión ecológica. Cerca de la entrada a la iglesia ofrecen folletos y materiales informativos fáciles de leer, comprensibles, sobre la ecología. El grupo también organiza momentos de formación, de oración (“misa de la creación”), visitas y acciones concretas: jardines compartidos, venta de productos de comercio justo, recogida de residuos, películas...


Bueno, ¿y qué tiene esto que ver con la evangelización? El padre Bertrand Cherrier sscc, ​​el párroco, responde así: «Debo admitirlo. ¡Los feligreses me han convertido a la Laudato Si! El hecho de que los fieles estén en el origen del movimiento tiene un fuerte impacto. Vivir la fe en el tiempo presente, con los problemas actuales, es el desafío de la vida parroquial. El tema de la caridad sigue siendo, por supuesto, dominante, pero el de Laudato Si es muy relevante y sobrepasa el ámbito de la parroquia, ya que la gente del barrio se une a nosotros... ¡Laudato Si es un verdadero medio de evangelización! »

Así pues, he visto y experimentado por mí mismo cómo la comunidad SSCC vive y sirve a la población del vecindario. La situación de esta comunidad es única, ya que vivimos con varias familias en la casa pastoral, en la que también se albergan varias actividades parroquiales, como lo relacionado con el despertar a la fe, un club juvenil, conferencias, grupos de teatro, yoga, reunión con adictos a las drogas, apoyo escolar y otros. La comunidad SSCC trabaja en el mismo proyecto parroquial. Hay una buena unidad.

Por mi parte, acompaño a los jóvenes de la capellanía, al hogar de los estudiantes, al grupo de música y en la preparación para el bautismo de niños. Acompañé a los jóvenes de la parroquia a la «FRAT de Lourdes» (10.000 jóvenes se reunieron) y al Mont Saint Michel (200 adolescentes de París).

De esta manera, voy descubriendo en París una hermosa dinámica en la iglesia local. Es una buena sorpresa ver que los laicos y las familias actúan y participan en la vida pastoral. Espero que la comunidad SSCC pueda continuar esta hermosa misión de evangelización en una parroquia que acoge a cristianos de todos los continentes. ¡Una hermosa misión congregacional!




GREEN CHURCH, TOWARDS ECOLOGICAL CONVERSION
The parish of Saint Gabriel Paris

Since last September, I have been part of the SS.CC. community which serves the parish of Saint Gabriel, in the diocese of Paris. Since then, I have discovered the dynamics of parish life that has been entrusted to the brothers since 1914. Parish life is marked by a good number of pastoral activities, but I would like to talk to you about a new activity: that proposed by the group "Vivre Laudato Si".

The name of this group reminds us of Pope Francis' call in 2015 to safeguard our "common home", the Earth. The encyclical begins with the opening word: Laudato Si. The appeal was accepted everywhere. The French Bishops' Conference and the Alliance des Églises protestantes have launched guidelines entitled "Église verte vers la conversion écologique." The parish of Saint-Gabriel did not want to be a mere spectator. It has decided to be part of this concrete and sustainable ecological conversion movement. Inspired by the Pope's exclamation, a group of enthusiastic people then formed a working group "Living Laudato Si".

Every Sunday before the 11am Mass, there are many people carrying little green buckets. They bring organic waste from home to make compost in the church gardens. This is an opportunity to exchange before Mass. Not only adults, but there are also children who are happy to see the church gardens go green. 

This group also conducts educational activities through study and builds a collective awareness of the importance of ecological conversion. Near the entrance of the church, they have put up understandable documents and easy-to-read and leaflets on ecology.  The group also offers times for formation, prayer (Creation Mass), visits and concrete action (shared gardens, cooperative purchases, waste collection, films, etc.). 


So what has this to do with evangelization?  Father Bertrand Cherrier sscc, the parish priest answered: "I must confess, the parishioners converted me to Laudato Si! The fact that the faithful are at the origin of the movement has a strong impact. To live one's faith in the present time with current questions is the challenge of a parish life. The theme of charity remains of course dominant, but that of "Laudato Si" is very relevant and it goes beyond the framework of the parish since the people of the district come to join us.... "Laudato Si" is a true means of evangelization! »

Thus, I saw and experienced for myself how the ss.cc community lives and serves the people of the neighborhood. The situation of this community is unique because we live with several families in the rectory, which also houses various parish activities such as awakening to the faith, patronage, conferences, theatre groups, yoga, meeting with drug addicts, school support and others. We work in sscc community on the same parish project. That makes a beautiful unit. For my part, I accompany the young people from the chaplaincy, the student hostel, the music group and the preparation for the baptism of the children. I accompanied the young people of the parish to the "FRAT de Lourdes" (10,000 young people) and to Mont Saint Michel (200 teenagers from Paris). 

Thus, I discover in Paris a beautiful dynamic of the local church. It is a good surprise to see the lay and families taking action and participating in pastoral work. I hope that the ss.cc community can continue this beautiful mission of evangelization in a parish that welcomes Christians from all continents. A beautiful congregational mission!