Par Joachim Kevin KUPE sscc (Jerez)
Je partage ici une des réflexions que ‘ai eu à faire pendant le temps qui me préparait à mon ordination presbytérale, qui a fait objet même de la retraite préparatoire à cet évènement(animée par le P. Jean Blaise Mwanda) sur le changement de paradigme de notre monde actuel, qui a révélé la fragilité du corps ecclésial (avec tout ce que nous connaissons des abus , qui avant était tus, mais qu’aujourd’hui sont mis à nus aux vues et au su de tout le monde).
Ce qui provoque un questionnement au niveau interne (faisant allusion aux pasteurs) qui sont appelés à faire une mise à jour de leurs engagements (pour ceux qui ont déjà reçu le ministère), et appelés à ouvrir les yeux sur la réalité qui est et sera la leurs (pour ceux qui se préparent aux ministères). Cette réalité qui n’est plus celle d’entend, mais qui est désormais celle d’un monde qui rime au rythme des changements, et d’une Eglise qui se veut synodale. Le peuple de Dieu se demande (comme stipule le sujet de mon article) : Quel prêtre a-t-il besoin dans ce contexte ?
Je me suis inspiré ici sur l’itinéraire vocationnel de Pierre qui m’a beaucoup parlé pendant ce temps, et j’ai tenté de faire une lecture allégorique du texte de l’apparition de Jésus à ses disciples au bord du lac de Tibériade, texte qui débouche à la tache pastorale de Pierre (Jn 21,1-19).
Après la scène de la pèche inféconde, Pierre et Compagnons sont fatigués mais reçoivent la visite du ressuscité qui va leur faire faire l’exercice qu’ils ont échoué toute la nuit, qu’ils réussiront obéissant à sa parole. (Ici n’est pas le nœud de ma réflexion…).
Attirons notre attention sur Pierre, à qui jean révèle que c’était le Seigneur. Le texte nous dit : « Dès qu’il eut entendu que c’était le Seigneur, Simon-Pierre ceignit un vêtement, car il était nu, et il se jeta à la mer »… Restons sur la phrase Il était nu.
Il s’agit ici d’un Pierre qui a eu à vivre les hauts et les bas de sa relation avec le Seigneur qui l’avait appelé presque dans le même contexte, celui de la pèche, cette fois-là au bord du lac de Génésareth (Lc 5,1s) où le Seigneur lui avait dit : « …Désormais, ce sont des hommes que tu auras à capturer » (Lc 5,10).
C’est le Pierre qui, finalement, renia Jésus-Son maitre, par trois fois, voir même devant une femme, quel scandale pour un Juif ? Cette réalité là est traduite par la phrase : « il était nu », démontrant ainsi que Pierre s’est rendu compte que le Christ l’avait déjà vu ainsi, que le Christ le connaissait au plus profond de lui-même, que rien de lui ne l’était étranger, le Seigneur l’a touché dans sa partie la plus humaine…Il cherche vite le vêtement et se jette dans l’eau…N’est-ce pas ici l’expérience que fait l’Eglise (Ses pasteurs) actuellement ?
L’expérience de se rendre compte que ses scandales ont été révélés en pleine lumière des journées, exposés…Elle est nue devant Son Seigneur et devant les hommes. Mais pourquoi en est-elle arrivée jusque là ? C’est parce qu’elle a oublié, selon moi, de lire cet extrait de l’Evangile jusqu’à la fin, jusqu’à la dernière phrase qui dit : « Suis-moi ».
De la même façon que nous avons l’habitude de plaisanter quand on veut expliquer le taux élevé de natalité chez les Africains, en ne lisant qu’en partie l’extrait du livre de la genèse (Gn 1,28), ne se limitant qu’à la partie qui stipule : « remplissez la terre », mettant de coté celle qui ajoute « et dominez-là » ; De la même façon que le Pasteur de l’Eglise a oublié, ou voir même omis, la finale, le 19e verset du 21e chapitre de l’Evangile de Saint Jean.
Nous nous sommes limités (dans notre lecture) sur le « Pais mes brebis » : qui peut se traduire par « reçois l’autorité sur mon peuple ». C’est par cette conception de l’autorité prise comme domination et non comme service, que l’Eglise a longtemps marché (pensons au fameux « Cléricalisme ») et ceci a occasionné les multiples abus que nous déplorons aujourd’hui (abus sexuels, abus de pouvoir, abus de gestion, abus de conscience…).
L’Eglise a oublié qu’après avoir confié cette charge à Pierre, le christ lui a dit : « Suis-moi » (Jn 21,19). Le « suis-moi » du Christ se traduit par : « Demeure disciple et ne te comporte pas en maitre ». Tu es appelé (toi Eglise aujourd’hui et toi Prêtre et pasteur) à revenir aux pieds du maitre, tout comme un bon disciple aux pieds de son Seigneur pour puiser, apprendre et voir même réapprendre.
L’autorité reçue n’est mieux exercée que si l’on s’humilie comme un disciple et non comme un empereur, un todo poderoso, un chef coutumier (pour parler en terme africain). Ce n’est qu’en voyant des choses dans cet angle que nous pourrions répondre à la question du départ : « Quel prêtre aujourd’hui ? Dans un contexte d’un monde en mutation et d’une Eglise synodale.
Désormais, il ne s’agit plus d’une Eglise (des prêtres) Arrogants plutôt que des gens Reconnaissants ; Non plus des Pasteurs-maitres mais des Pasteurs-disciples car ayant tous fait l’expérience de la nudité et de l’amour gratuit et fidèle de la part du Seigneur.
L’attitude de Pierre devant les trois questions du ressuscité nous en est un exemple éloquent : A trois reprises le Christ lui fait refaire son vœu d’amour pour lui : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que ceux-ci ? ».
- Pour la première et la seconde fois, il répond avec arrogance, avec ce zèle du début (comme nous avons l’habitude de le dire).
- Pour la troisième fois, cependant, après avoir revisité ce qu’a été sa marche, après cette expérience de nudité, il perd sa langue arrogante et revêt celle d’une personne reconnaissante et humble, ayant fait l’expérience de la miséricorde divine qui fait jaillir une profession de foi plus sobre : « Seigneur, toi qui connais toutes choses, tu sais que je t’aime » (Jn 21,17).
Prêtre et Eglise Aujourd’hui, le Seigneur renouvelle son amour envers toi, et enveloppe ta nudité. Il te rappelle que loin de lui tu ne peux rien faire. « Non pas à nous Eternel, Non pas à nous. Mais à ton nom que revienne la gloire, pour ton amour et pour ta fidélité » (Ps 115,1)… Revenons à ses pieds afin de réapprendre l’exercice du ministère de gouvernement que nous avons reçu le jour de notre ordination presbytérale. Ceci mettra alors fin à toute forme d’orgueil, d’arrogance, de domination, de cléricalisme… Et réveillera en nous le gout de compter avec tous les membres composant le corps du Christ : Tous les baptisés. Car actuellement s’accentue la nécessité de marcher tous ensembles, nous sommes tous faillibles…
Si hier, l’homme blessé (de la parabole du bon samaritain -Lc 10,25-37-) espérait la main tendue de l’Eglise (Prêtre et lévite) car étant par terre, aujourd’hui c’est l’Eglise qui nécessite de la main de tous ses fidèles pour se relever et cheminer ensemble espérant la venue glorieuse du maitre de la moisson. C’est ceci ce qu’est être « Une Eglise Synodale » à mon humble avis.
Refrain : Tu nous appelles à t’aimer
En aimant le monde où tu nous envois
O Dieu fidèle donne nous
En aimant le monde
De l’aimer en toi…
¿Qué sacerdote hoy? En el contexto de un mundo cambiante y una Iglesia sinodal
Por Joachim Kevin KUPE sscc (Jerez)
Comparto aquí una de las reflexiones que tuve que hacer durante el tiempo que me preparé para mi ordenación sacerdotal, que fue el objeto mismo del retiro preparatorio para este evento (animado por el P. Jean Blaise Mwanda) sobre el cambio de paradigma de nuestro mundo actual, que reveló la fragilidad del cuerpo eclesial (con todo lo que sabemos de los abusos, que antes se callaban, pero que hoy se exponen a la vista de todos).
Esto provoca un cuestionamiento a nivel interno (refiriéndose a los pastores) que están llamados a actualizar sus compromisos (para los que ya han recibido el ministerio), y llamados a abrir los ojos a la realidad que es y será la suya (para los que se están preparando para los ministerios). Esta realidad ya no es la del pasado, sino que ahora es la de un mundo que rima con el ritmo del cambio, y la de una Iglesia que quiere ser sinodal. El pueblo de Dios se pregunta (como dice el tema de mi artículo): ¿Qué sacerdote necesitan en este contexto?
Me he inspirado aquí en el itinerario vocacional de Pedro, que me ha hablado mucho durante este tiempo, y he intentado hacer una lectura alegórica del texto de la aparición de Jesús a sus discípulos a orillas del lago Tiberíades, texto que conduce a la tarea pastoral de Pedro (Jn 21,1-19).
Después de la escena de la pesca infructuosa, Pedro y sus compañeros están cansados, pero reciben la visita del Señor resucitado, que les hará hacer el ejercicio en el que han fallado toda la noche, para que consigan obedecer su palabra (no es este el punto de mi reflexión...).
Llamemos la atención sobre Pedro, a quien Juan revela que era el Señor. El texto nos dice: "En cuanto oyó que era el Señor, Simón Pedro se ciñó el manto, porque estaba desnudo, y se arrojó al mar"... Quedémonos con la frase «estaba desnudo».
Se trata de un Pedro que tuvo que vivir los altibajos de su relación con el Señor que le había llamado casi en el mismo contexto, el de la pesca, esta vez a orillas del lago de Genesaret (Lc 5,1s) donde el Señor le había dicho: "... A partir de ahora, serás pescador de hombres" (Lc 5,10).
Es el Pedro que finalmente niega a Jesús, su maestro, tres veces, incluso delante de una mujer, ¡qué escándalo para un judío! Esta realidad se traduce por la frase: "estaba desnudo", mostrando así que Pedro se dio cuenta de que Cristo ya le había visto así, que Cristo le conocía en lo más profundo de su ser, que nada de él le era ajeno, el Señor le tocó en su parte más humana... Rápidamente busca el vestido y se lanza al agua... ¿No es ésta la experiencia que la Iglesia (sus pastores) está viviendo en estos momentos?
La experiencia de darse cuenta de que sus escándalos han sido revelados a la luz del día, expuestos... Está desnuda ante su Señor y ante los hombres. Pero, ¿por qué ha llegado a este punto? Es porque se olvidó, en mi opinión, de leer este extracto del Evangelio hasta el final, hasta la última frase que dice: "Sígueme".
Del mismo modo que solemos bromear sobre la alta natalidad en África leyendo sólo una parte del libro del Génesis (Gn 1,28), limitándonos a la parte que dice: "llenad la tierra", omitiendo la parte que añade "y dominadla"; del mismo modo que el Pastor de la Iglesia olvidó, o incluso omitió, el versículo 19 final del capítulo 21 del Evangelio de San Juan.
Nos hemos limitado (en nuestra lectura) a "Apacienta mis ovejas": que puede traducirse como "recibe la autoridad sobre mi pueblo". Es por esta concepción de la autoridad tomada como dominación y no como servicio, por la que ha caminado la Iglesia durante mucho tiempo (piénsese en el famoso "clericalismo") y que ha provocado los múltiples abusos que hoy deploramos (abusos sexuales, abusos de poder, abusos de gestión, abusos de conciencia...).
La Iglesia ha olvidado que después de haber confiado este oficio a Pedro, Cristo le dijo: "Sígueme" (Jn 21,19). El "sígueme" de Cristo se traduce como: "Sigue siendo un discípulo y no te comportes como un maestro. Estáis llamados (vosotros, Iglesia de hoy, y vosotros, Sacerdote y Pastor) a volver a los pies del Maestro, como un buen discípulo vuelve a los pies de su Señor para dibujar, aprender e incluso reaprender".
La autoridad recibida se ejerce mejor sólo si uno se humilla como discípulo y no como emperador, todopoderoso, jefe consuetudinario (para hablar en términos africanos). Sólo si vemos las cosas desde este punto de vista podemos responder a la pregunta original: "¿Qué clase de sacerdote hay hoy? En el contexto de un mundo cambiante y de una Iglesia sinodal».
Ya no se trata de una Iglesia arrogante (de sacerdotes) sino de personas agradecidas; ya no de pastores-maestros sino de pastores-discípulos porque todos han experimentado la desnudez y el amor gratuito y fiel del Señor.
La actitud de Pedro ante las tres preguntas del Señor resucitado es un ejemplo elocuente: Tres veces le hace Cristo repetir su voto de amor por él: "Simón, hijo de Juan, ¿me amas más que éstos?
- En la primera y en la segunda ocasión, responde con arrogancia, con ese celo precoz (como estamos acostumbrados a decir).
- Sin embargo, por tercera vez, después de revisar cómo era su caminar, tras esta experiencia de desnudez, pierde su lengua arrogante y se reviste de la de una persona agradecida y humilde, que ha experimentado la misericordia divina, lo que le hace hacer una profesión de fe más sobria: "Señor, tú que lo sabes todo, sabes que te amo" (Jn 21,17).
Sacerdote e Iglesia hoy, el Señor renueva su amor por ti, y envuelve tu desnudez. Te recuerda que lejos de él no puedes hacer nada. "No a nosotros, oh Señor, no a nosotros. Pero a tu nombre sea la gloria, por tu amor y por tu fidelidad" (Sal 115,1)... Volvamos a sus pies para reaprender el ejercicio del ministerio de gobierno que recibimos el día de nuestra ordenación sacerdotal. Esto acabará con toda forma de orgullo, prepotencia, dominación, clericalismo... Y despertará en nosotros el gusto por contar con todos los miembros del cuerpo de Cristo: todos los bautizados. Porque en la actualidad, la necesidad de caminar todos juntos es cada vez mayor, todos somos falibles...
Si ayer, el herido (de la parábola del Buen Samaritano -Lc 10,25-37-) esperaba la mano tendida de la Iglesia (Sacerdote y Levita) porque estaba en el suelo, hoy es la Iglesia la que necesita la mano de todos sus fieles para levantarse y caminar juntos esperando la venida gloriosa del Dueño de la mies. Esto es lo que significa ser "Una Iglesia Sinodal" en mi humilde opinión.
Estribillo: Nos llamas a amarte
amando el mundo al que nos envías
Oh, Dios fiel, danos
al amar el mundo
Para amarlo en ti...
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