Théodore MARTIN sscc
Un des derniers témoins
One of the Last Witnesses
Uno de los últimos testigos
Archiviste Général
Nous parlons, dans ces quelques lignes, d’un
confrère pour le fait qu’il soit un des témoins de derniers moments de la vie
de notre Fondateur avant son voyage vers la « maison de Dieu ». Nous sommes
tombés dans un des écrits d’un genre très rare. Il a eu le temps de rassembler
les lettres de différentes révues ramassées par-ci par-là, à travers les
journaux de l’époque, pour constituer son message à la Congrégation.
Ce confrère est né comme Fridolin Martin. Il a fait sa profession le 15 août 1830 entre les
mains d’Hilarion Lucas, comme Délégué du Supérieur Général, le Père Marie-Joseph
Coudrin. Après sa profession, il a pris le nom de Théodore. Théodore Martin, infirmier
de profession, a eu l’opportunité de soigner et d’accompagner bien des
confrères malades, entre ceux-ci, notre cher fondateur.
En lisant un mot sur sa mort (les Annales 1879,
pp. 117 – 121), on dit qu’il est un frère dévoué, ayant une charité douce et
constante, avec une piété et une humilité remarquable. Il avait toujours de
paroles affectueuses envers tout le monde et bien plus envers les malades. En
dernier lieu, il est dit de lui qu’il avait une profonde vénération envers
nos Fondateurs. Ce mélange de bonté, de patience et d’humilité ont fait qu’il soit
appelé par la Communauté « mon neveu ».
Nous faisons un peu de commentaire sur son
témoignage à la fin de la vie de notre fondateur. Témoignage recueilli dans un « carnet »
qui nous montre combien l’auteur a eu de la patience pour l’écrire. Comme vous
le voyez sur la photo accompagnant cet article.
Il commence par nous dire ce qu’il a vécu du
Fondateur dans ses derniers moments : « … durant tout le cour (utilisé par l’auteur) de sa dernière maladie on ne lui entendit pas proférer une seule
plainte. Pas le plus léger murmure, après un douloureux agoni, qui dura sept
heures le calme revint. Il s’est évanoui peu après comme les rayons du soleil,
qui éclairent encore quand arrive la dernière heure du jour, mais ils laissent
après les regrets et les souvenirs ineffaçables dû aux âmes de ses enfants qui
l’entouraient et qui l’aimaient tendrement ». Ce passage nous montre
combien notre cher Fondateur est en allé auprès du Père en toute sérénité.
Cette dernière attitude est accompagnée par la dimension spirituelle reconnue,
de notre fondateur, par notre frère Théodore.
Il nous rappelle que pendant tout le temps de son
dernier moment, notre fondateur ne cessait de faire ou de répéter une prière.
La prière était tellement constante que Théodore nous la répète textuellement
car il l’avait apprise par cœur. Cette prière disait « Mon Dieu je vous adore, pénétré de votre
Divine majesté Jésus, je suis votre fils que vous avez racheté par votre
précieux corps et votre précieux sang. Je tremble dans ma misère. Vous êtes le
Créateur du ciel et de la terre. Vous êtes ma fin. Je vous adore avec les anges
et les Saints et je publierai toute ma vie vos louanges ». Le
Fondateur a laissé, par notre frère, un bon témoignage de foi.
Théodore nous montre encore qu’il était vraiment
un témoin de la dernière heure en nous donnant un discours, plutôt rare, sur
l’avenir de la Congrégation. Discours prononcé par le Fondateur lui-même.
D’après le commentaire d’Ildelfonse
Alazard sscc, ce discours fut une sorte de prédiction ou mieux de tout ce
qui adviendrait après sa mort. Le fondateur dira « ils innoveront. Ils feront des distractions, les affaires de la
Congrégation seront embrouillées. Il y aura des brouilleries entre eux …, ils
souffriront, ils ne seront pas heureux ces pauvres enfants ».
Juste un jour avant l’élection du T.R. Père Euthyme Rouchouze, (rappelons que Rouchouze fut élu le 19 décembre 1853), Théodore Martin quitta la Congrégation et s’est rallié au
groupe schismatique. Sauf qu’il n’y est pas passé beaucoup de temps. Le 4 mai
1856, il est rentré encore une fois à Picpus. Il meurt comme Picpus le 18
décembre 1878.
Le frère Théodore Martin nous laisse un
témoignage, qui pour Idelfonse Alazard, d’une grande valeur historique. C’est
suite à cette valeur historique que nous avons voulu parler de lui aujourd’hui.
Que sa patience, sa charité et sa disponibilité pour le bien de frères, surtout
malades, nous stimule à aimer notre Congrégation en cette année jubilaire.
One of the Last Witnesses: Theodore Martin
We speak in these few lines of a confrere, one of the witnesses of the
final moments of the life of our Founder before his voyage to the house of God.
We have come across a rare gem of a writing at a time of gathering letters from
here and there in the journals of the time, to put across his message to the
Congregation.
The confrere was born Fridolin
Martin. He made profession on August
15 1830 into the hands of Hilarion Lucas, delegate of the Superior General,
Father Marie-Joseph Coudrin. He took the religious name Theodore. He was a nurse by
profession and took care of the brothers in Picpus when they were sick. (1) One among them was our
cherished Founder, Fr. Coudrin.
In a note about the death of
Brother Theodore, (Annales 1879, pp.117-121), one learns that he was devoted,
consistently charitable, pious and notably humble. He always had the right word
for everyone and especially the sick. He had a profound veneration for our Founders.
Because of this mixture of goodness, patience, humility, everyone wanted to be his
uncle and call him “nephew.”
We give a short commentary on his testimony of the end of the life of
our Founder. His testimony is put together in a notebook which shows us the patience that Brother Theodore had to
compose it. You can see it in the photo which comes with this article.
He begins by saying that he was with the Founder in his final moments: “…during the course of his final illness,
one did not hear a single complaint. Not the slightest murmur, after a painful
agony, lasting seven hours, the calm returned. He was going down like the rays
of the sun, which still glow even as the final hour of the day wanes, but they
leave regrets and indelible memories on the souls of his children who surround
him and love him tenderly.” This passage shows us how our dear Founder went
before the Father in all serenity.
This attitude is in line with the spirituality of our Founder
underscored by Brother Theodore. It reminds us that during the time of his
final passing our Founder did not cease to repeat one prayer, a prayer so
constant that Brother Theodore can repeat it word for word by heart. “My God,
I adore you, filled with the divine majesty, Jesus. I am your son, You have
redeemed me by your precious body and your precious blood. In my own
nothingness, I tremble. You are the Creator of heaven and earth. You are the
purpose of my life. I adore you with the angels and the saints and all my life
I will make known your praises. » Through our confrere, the Founder
left a great testimony of faith.
Theodore shows us further that he is truly the witness of the final hour
in giving us a discourse, rather unusual, pronounced by the Founder himself on
the future of the Congregation. According to the commentary of Ildefonse Alazard sscc, this discourse
was a sort of prediction of what would happened after his death. The Founder
said: “they will innovate, make
distractions, the business of the Congregation will be turned upside down. There
will be disputes among them…, they will suffer, they will not be happy, these
poor children.”
Just a day before the election of Fr.
Euthyme Rouchouze (elected as Superior General on December 19, 1853),
Theodore Martin left the Congregation and aligned himself with the schismatic
group. His stay away didn’t last long. On May 4 1856 he re-entered Picpus. He
died as a Picpus, December 18 1878.
Brother Theodore Martin left us a testimony which Ildefonse Alazard claims
is of great value. It is in reference to this value that we wanted to speak of
him today. Would that his patience, his charity and his availability for the
good of the brothers, especially the sick stimulate us to love our Congregation
in this Jubilee Year.
(1) Martin was infirmarian in the time of the schism when Picpus was invaded by the National Guard, April-May, 1871).
Uno
de los últimos testigos
Por Camille
SAPU sscc, archivero general.
En estas pocas líneas hablaremos
de un hermano que fue testigo de los últimos momentos de la vida de nuestro
fundador, antes de su viaje a la "casa de Dios". Nos hemos encontrado
con un escrito de un género un tanto extraño. El hermano se dio tiempo para
recoger letras de por aquí y de por allá, tomándolas de los periódicos de la
época, para componer su mensaje a la Congregación.
Este hermano se llamó
al nacer Fridolin Martin. Hizo su
profesión el 15 de agosto de 1830, en las manos del padre Hilarion Lucas, como
Delegado del Superior General, el padre Marie-Joseph Coudrin. Después de su
profesión tomó el nombre de Théodore.
Théodore Martin, enfermero de profesión, tuvo la oportunidad de cuidar y
acompañar a muchos hermanos enfermos, entre ellos, a nuestro querido fundador.
Leyendo algo sobre su
muerte (Annales 1879, pp 117 - 121), se dice que era un hermano fiel, que tenía con una caridad
pacífica y constante, piadoso y de una humildad notable. Siempre tenía palabras
atentas para todo el mundo y mucho más para los pacientes. Por último, se dice
de él que tenía una profunda veneración por los Fundadores. Esta mezcla de
bondad, paciencia y humildad ha hecho que fuese llamado por la comunidad «sobrino».
Hacemos un pequeño
comentario sobre su testimonio acerca del final de la vida de nuestro fundador.
Un testimonio recogido en un «cuaderno» que muestra la paciencia que el autor tuvo
para escribirlo (como se puede ver en las imágenes que acompañan este artículo).
Comienza por decirnos
lo que él vivó con el fundador en sus últimos momentos: «...durante todo el curso de su última enfermedad no se le escuchó
proferir ninguna queja. Ni el más mínimo murmullo. Después de una dolorosa
agonía, que duró siete horas, la calma volvió. Se desmayó un poco después, como
los rayos del sol, que iluminan aun cuando llega la última hora del día, pero
dejan atrás los remordimientos y los recuerdos indelebles debido a las almas de
sus hijos que le rodeaban y que le amaban tiernamente». Este pasaje nos muestra con que confianza nuestro
querido fundador se fue junto al Padre. Este comportamiento final es acorde con
la dimensión espiritual de nuestro fundador, reconocida por el hermano Théodore.
Nos recuerda que
durante sus últimos momentos, nuestro fundador no dejó de hacer, de repetir, una
oración. La oración era tan constante que Théodore nos la ofrece textualmente,
ya que se la aprendió de memoria. Esta oración dije así: «Mi Dios yo te adoro, penetrado de vuestra divina majestad Jesús; soy vuestro
hijo al que habéis redimido por su precioso cuerpo y su preciosa sangre.
Tiemblo en mi miseria. Tú eres el creador del cielo y de la tierra. Tú eres mi
fin. Te adoro con los ángeles y santos y toda mi proclamaré tus alabanzas».
El Fundador ha dejado, por medio de nuestro hermano, un hermoso testimonio de fe.
Théodore nos muestra además
que él fue realmente un testigo de la última hora, dejándonos un discurso, más
bien raro, sobre el futuro de la Congregación. Palabras del Fundador mismo. Según
el comentario de Ildelfonse Alazard sscc,
este discurso era una suerte de predicción, o mejor, de anuncio de que
sucedería después de su muerte. El fundador dice que «… innovarán. Habrá distracciones, los asuntos de la Congregación se enredarán.
Habrá enfrentamientos entre ellos…, sufrirán,
no van a ser felices estos pobres hijos».
Justo un día antes de la elección del
T. R. Padre Euthyme Rouchouze, (recordemos
que fue elegido el 19 de diciembre de 1853), Théodore Martin dejó la
Congregación y se unió al grupo cismático. Pero no fue por mucho tiempo. El 4
de mayo de 1856, se reincorporó a Picpus. Murió como picpuciano el 18 de diciembre
de 1878.
El hermano Théodore
Martin nos deja un testimonio, que para Idelfonse Alazard es de gran valor
histórico. Por este valor histórico hemos querido hablar hoy de él. ¡Qué su
paciencia, su caridad y su disponibilidad para el bien de los hermanos,
especialmente para con los enfermos, nos estimula a amar nuestra Congregación
en este año jubilar!
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