Wednesday, June 18, 2014

C’EST A MOI QUI VOUS L’AVEZ FAIT

 Français, Español



Je viens de rentrer d’une courte visite aux Philippines (Manilles). Le dimanche, le Père Andy m’invite d’aller prier dans une de  nos nouvelles paroisses (Bagbag) car la messe est en Anglais. N’ayant pas le transport personnel, nous avons pris un taxi. Il dira au taximen que nous partons au Cimetière. Comme mon doute pouvait se lire sur mon visage, il m’expliquera que c’est une référence facile pour toute personne car la Paroisse est mitoyenne au Cimetière.

Nous arrivons à la Paroisse, je cours étancher ma soif de localiser le dit cimetière. Ma surprise fut de voir trois couples jeunes, assis sur le tombeau, en train de parler tendrement. Au retour à la maison, en commentant ce fait, les frères me diront qu’il y a près de trois cents personnes vivant dans le Cimetière. Trois cents personnes, préparant, mangeant, dormant … dans le cimetière.

Cemetière de Bagbag (Novaliches)
C’est vrai que « les morts ne sont pas morts », mais choisir d’être « leurs voisins » en est une autre. Qu’est-ce qui amènent ces gens à créer leur cité dans le cimetière ? La misère, la pauvreté et le manque de moyen de survie.

Un deuxième fait est la découverte, près de la maison généralice, d’un jeune européen de l’Est qui passe ses nuits dans une voiture rouge (maquina rossa). Chaque jour, il y a de personnes qui passent à côté de la voiture, peu sont celles qui constatent que la « maquina rossa » est une maison. Il a passé tout le temps de l’hiver dans ces conditions-là. La Communauté a confié à Alfred Bell pour voir comment faire ensemble avec la Paroisse. Pendant qu’on cherche la solution pour notre ami de la « maquina rossa », la police vient prendre la voiture et laisse notre ami sans « maison ». Nous ne savons plus où il est parti, ni qu’est-ce qu’il est devenu.

Qu’est-ce qui a poussé notre ami de la voiture rouge à dormir dans une voiture abandonnée ? La pauvreté et le manque du travail. Il a perdu son travail depuis deux ans. Il ne sait pas, non plus, rentrer à son pays.

Un troisième fait vient de se passer il n’y a pas longtemps. J’arrive à la station Termini. Un italien, bien habillé, en train de crier sur tout le monde « une pièce pour acheter la Pizza ». Vraiment, il donne l’air de quelqu’un de bien, du point de vue santé mentale.
Qu’est-ce qui pousse un tel monsieur, possible qu’il soit père de famille, à mendier dans un lieu public et n’avoir peur de rien ? La misère.

Lors de mon voyage en Espagne, une amie espagnole me pose la question à propos des émigrés africains. Elle me dit « tu penses que l’Europe est obligé de laisser passer tous les africains qui veulent venir ici ? ». Je lui rétorque la question : et toi, que penses-tu ? Sa réponse fut claire et nette : ils doivent rester chez eux car nous, ici en Europe, avons déjà nos problèmes.

Quel plaisir ont ces africains de tenter la traversée dangereuse avec de bateaux de fortune ? Pourquoi affrontent-ils ce danger en sachant d’avance les risques ? La misère serait, sans doute, la réponse. Quelle morale tienne devant la misère ou la pauvreté à l’extrême ? Comment répondre à une telle question réelle en sachant qu’il est vrai la souffrance de l’Europe aujourd’hui ?

Ces quatre exemples, parmi tant d’autres, est une expression de la souffrance de notre monde. La misère n’est plus liée à une culture ou à une classe d’hommes. La souffrance est chaque fois un peu plus près de nous (de moi). Mais, combien de fois, on s’arrête comme le Bon samaritain, pour la soulager ? Combien de fois, cela nous dérange dans notre façon d’être ou de prier ? Combien de fois elle  nous colle à la peau pour nous transformer en des hommes ou des femmes de cœurs ?

Je ne parle pas seulement de nous comme religieux (ses) des Sacrés Cœurs. Je parle du monde où nous tous habitons avec fierté. En utilisant l’expression du Pape François, nous tendons tous vers la  « la globalisation de l’indifférence ». La culture de l’indifférence nous guette. Tout le monde voit les vivants parmi les morts, personne ne bouge. Tout le monde voit l’ami de la voiture rouge chassé de sa « maison » et personne ne bouge. Tout le monde voit ce monsieur mendiant pour un euro et personne ne bouge (même pas moi)… La loi semble être l’unique voie de sortie et la charité relayait à la sacristie de nos vies.

L’adoration et l’agir de Damien peuvent bien être un remède contre cette nouvelle maladie de l’indifférence. Chacun tient à ce qui lui semble bon et meilleur. Le souci pour l’autre est de plus en plus relégué au second plan.

Boane, chapel novitiat
L’adoration et l’agir de Damien doivent nous rappeler ce que « nous n’avons pas fait à l’un de ces petits, c’est au Christ que nous ne l’avons pas fait ». L’adoration et l’agir de Damien peuvent nous apprendre à descendre de notre montagne pour voir ce qui se passe dans la vallée. L’adoration et l’agir de Damien nous apprennent être chaque jour proche des souffrants de ce monde. Quand les autres luttent pour plus de politique politicienne, nous travaillons pour le bien de tous et crions pour que les sans voix soient entendus. La mission n’est pas sans risque. Elle demande assez de courage et d’abnégation. Seul, celui qui nous appelle à son champ, peut nous accompagner dans cette mission. Il suffit d’être ouvert comme les disciples d’Emmaüs afin de le découvrir « à la fraction du pain ».

Ne fermons pas nos yeux ni nos cœurs devant le mal. Offrons le monde à Dieu à travers nos adorations. Agissons, s’il le faut, comme Damien pour soulager certains maux qui rongent nos voisins. La cécité du riche n’a pas été bien côté, ne l’oublions pas. Souvenons-nous que nous avons « la loi et les prophètes » à notre portée.

Continuons donc à nous inspirer de Damien pour le bien de notre mission. Damien a agi auprès des lépreux, mais c’est les plaies du Christ qu’il soulageait. « Dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petites de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt. 25, 40b). Que cette année de Damien nous pousse vers les nouvelles actions.


Rome, le 28 mai 2014.

… ES A MÍ A QUIEN SE LO HICISTEIS

Acabo de regresar de una corta visita a las Filipinas (Manila). El domingo, el Padre Andy me invitó a rezar en una de nuestras nuevas parroquias (Bagbag), porque la Misa era en Inglés. Al no tener transporte personal, tomamos un taxi. Le dijo al taxista que íbamos al cementerio. Como en mi cara se podría leer mi extrañeza, me explicó que se trata de una referencia fácil para todos, porque la parroquia está junto al cementerio.

Cementerio de Bagbag, Novaliches, Manila
Llegamos a la parroquia; me apresuro a saciar mi curiosidad por localizar dicho cementerio. Mi sorpresa fue ver tres parejas jóvenes sentadas en las tumbas, hablando en voz baja. Al regresar a la casa, al comentar sobre este hecho, los hermanos me dicen que hay cerca de trescientas personas viviendo en el cementerio. Trescientas personas preparando comidas, comiendo,  durmiendo... en el cementerio.

Es cierto que "los muertos no están muertos", pero elegir ser sus "vecinos" es otra. ¿Qué es lo que atrae a estas personas a crear su ciudad en el cementerio? La miseria, la pobreza y la falta de medios de subsistencia.

Un segundo hecho ha sido el descubrimiento, cerca de la Casa General, de un joven de la Europa del Este que pasa sus noches en un coche rojo (maquina rossa). Todos los días hay personas que pasan al lado del coche; pocos son los que se dan cuenta que la "maquina rossa" es una casa. Ha pasado todo el tiempo de invierno en esas condiciones. La comunidad ha confiado a Alfred Bell ver, junto con la parroquia, qué se puede hacer. Mientras buscábamos la solución para nuestro amigo de la "maquina rossa", la policía acaba de tomar el coche y ha dejado a nuestro amigo sin “casa". No sabemos dónde fue o qué fue de él.

¿Qué impulsó a nuestro amigo del coche rojo a dormir en un coche abandonado? La pobreza y la falta de trabajo. Perdió su trabajo hace dos años. Y no sabe, tampoco, como volver a su país.

Un tercer hecho ha ocurrido hace poco. Llego a la estación de Termini. Un italiano, bien vestido, va gritando todo el mundo: "una moneda para comprar pizza." Realmente el hombre tiene el aire de alguien que está sano, desde un punto de vista de la salud mental.
¿Qué impulsa a un caballero, que puede ser un padre de familia, a ir pidiendo limosna en un lugar público y a no tener miedo a nada? La miseria.

Durante mi viaje a España, una amiga española me preguntó acerca de los inmigrantes africanos. Ella me dijo: "¿crees que Europa está obligada a dejar pasar a todos los africanos que quieren venir aquí?". Yo respondí a la pregunta: “y a ti, ¿qué te parece?” Su respuesta fue clara y directa: “tienen que quedarse en su casa porque aquí en Europa ya tenemos nuestros problemas”.

¿Qué placer encuentran estos africanos en intentar la peligrosa travesía con embarcaciones improvisadas? ¿Por qué se enfrentan a este peligro, conociendo de antemano los riesgos? Miseria, será sin duda la respuesta. ¿Qué postura moral ante la pobreza o la pobreza extrema? ¿Cómo responder a una pregunta tan verdadera sabiendo que es verdad el sufrimiento de la Europa de hoy?

Estos cuatro ejemplos, entre muchos otros, son una expresión del sufrimiento en nuestro mundo. La pobreza ya no está atado a una cultura o clase de hombres. El sufrimiento está cada vez un poco más cerca de nosotros (de mí). Pero ¿cuántas veces se detiene uno, como el buen samaritano, para aliviarlo? ¿Cuántas veces, nos es molesto para nuestra forma de ser o de orar? ¿Cuántas veces se nos pega a la piel para transformarnos en hombres y mujeres de corazón?

No sólo estoy hablando de nosotros como religiosos/sas de los Sagrados Corazones. Me refiero al mundo en el que todos vivimos con orgullo. Usando las palabras del Papa Francisco, todos tendemos hacia la "globalización de la indiferencia." La cultura de la indiferencia nos acecha. Todo el mundo ve a los vivos entre los muertos, nadie se mueve. Todo el mundo ve el amigo del coche rojo expulsado de su "casa" y nadie se mueve. Todo el mundo ve a este hombre que pide un euro y nadie se mueve (ni siquiera yo) ... La ley parece ser la única salida y la caridad relegada a la sacristía de nuestras vidas.

La adoración y la acción de Damián bien puede ser una cura contra esta nueva enfermedad de la indiferencia. Cada uno tiende a lo que le parece bien y mejor. La preocupación por el otro se ve ensombrecida cada vez más.

La adoración y la acción de Damián debería recordarnos que "lo que no hicimos a uno de estos pequeños, es a Cristo a quien no se lo hicimos". La adoración y la acción de Damián nos puede enseñar a bajar de nuestra montaña para ver lo que sucede en el valle. La adoración y la acción de Damián nos enseña a estar cada día cerca del sufrimiento de este mundo. Cuando otros están luchando por ser “políticos”, nosotros trabajamos por el bien de todos y gritamos para que los sin voz sean escuchados. La misión no está exenta de riesgos. Demanda bastante coraje y abnegación. Sólo aquel que nos llama a su campo, nos puede apoyar en esta misión. Es suficiente estar abiertos como los discípulos de Emaús para descubrirlo en "la fracción del pan."

No cerremos los ojos o el corazón a la maldad. Ofrezcamos al mundo a Dios a través de nuestra adoración. Actuemos, si es necesario, como Damián para aliviar ciertas dolencias que aquejan a nuestros vecinos. La ceguera de los ricos es su pecado; no lo olvidemos. Recordemos que tenemos "la ley y los profetas" a nuestro alcance.

Por lo tanto sigamos inspirándonos en Damián por el bien de nuestra misión. Damián actuó con los leprosos, pero fueron las heridas de Cristo las que le aliviaron. “En verdad les digo que, cuando lo hicieron con alguno de los más pequeños de estos mis hermanos, me lo hicieron a mí”. (Mt 25, 40b). ¡Qué este año de Damián nos empuje hacia nuevas acciones! 

Roma, 28 de mayo 2014

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