L’homme de Dieu (Ha Elohim)

Par Ben Expédit Kumongo sscc (Congo)

Dans l’évangile plusieurs fois Jésus parle de ceux qui servent  dans sa vigne les nommant parfois des ouvriers à la vigne (Luc 10, 1-9). Dans  Matthieu 10, 41, Jésus promet la récompense valable à ceux qui reçoivent en leur titre des prophètes et les ouvriers de l’évangile. Par ce geste, c’est de la valeur que Jésus Christ veut accorder à ses hommes.

I.     Compréhension du concept Homme de Dieu

Homme de Dieu : un titre donné à douze personnages bibliques. Il est utilisé 77 fois dans la Bible. Moise est le seul à recevoir ce titre dans la Torah (Deut. 33, 1). Pour mieux comprendre ce thème, disons un mot sur l’expression homme. L’homme est un être doté de la raison, des émotions et des sentiments. Sur ce point considérons que l’homme est d’abord un être capable de l’intelligence, de l’amour et de la haine. Il est capable de la joie, de la tristesse, de la peur, de la colère, du dégout, de la surprise qui sont les six émotions de base.

C’est homme naturel,  atteint un autre niveau lorsqu’il accède à la foi. La foi est la lumière surnaturelle grâce à laquelle il peut voir et plaire à Dieu. L’homme de la foi est dans la lignée d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Car pour l’avoir possédée, les anciens ont obtenu un témoignage favorable (Heb. 11, 2).  C’est par la foi que l’on devient Homme de Dieu. C’est le premier pas à franchir : « croire en Dieu et en son amour fait chair,  Jésus Christ, notre Seigneur et sauveur ». En effet, la foi est un pouvoir. Il est dans le spirituel ce que l’argent est dans l’économie.

C’est  sur base de la foi qu’Elisée promet à la femme sunamite alors stérile que l’an prochain, il va porter un bébé (2 Rois 4, 16). Comme une dame remplie son panier de biens dans un supermarché en comptant sur son portefeuille, ainsi l’homme de Dieu peut faire des déclarations et agir en comptant sur sa foi. A la lumière de ce qui précède, l’homme de Dieu est un pasteur consacré par élection divine et qui agis par la foi.

II.    Caractéristiques que l’homme de Dieu doit cultiver

a) La foi : car il faut que celui qui s’approche de Dieu, croie que Dieu existe, et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent (Heb.  11, 6).  La bible pose la foi comme une nécessité car l’homme de Dieu doit agir en Dieu et au nom de Dieu tout en ayant l’assurance que Dieu rémunère.

b) La passion pour Dieu, sa parole et son église : sans passion rien de grand ne peut se réaliser. Il s’agit  d’un amour plein et engagé. La passion engendre le sens du sacrifice, la détermination et la disponibilité au prix du risque. 

c)             La prière et méditation de la parole de Dieu : pour l’homme de Dieu la rencontre, l’échange et l’écoute de Dieu seul à seul est une priorité et un quotidien. Comme les réunions d’équipe du travail sont indispensables, ainsi, la rencontre avec Dieu en est de même.

III. Ce que doit éviter l’homme de Dieu

Les yeux fixés vers son but qui est la sanctification, l’enseignement et le gouvernement du peuple de Dieu. Pour ce faire il doit éviter les comparaisons, le découragement, l’excès de justification et la débrouillardise. Mais il doit apprendre la patience et le courage face aux moqueries, aux manques de moyens et parfois à son impuissance face aux problèmes du peuple. Comme Moise, lorsque le peuple a manqué à manger et à boire, Moise ne s’est pas découragé et n’a pas cédé pas à la débrouillardise mais il a supplié Dieu (Exode 15, 22-27) et Dieu a donné les orientations.

IV. Les devoir du peuple face à l’homme de Dieu

Nous inspirant de 2 Rois 4, 8-11, nous trouvons dans l’attitude de la sunamite un devoir qu’on peut enseigner à tous les peuple de Dieu. « Je sais que cet homme qui passe toujours chez nous est un Saint homme de Dieu. Faisons une chambre… afin qu’il se retire quand il viendra chez nous… » 

Le peuple de Dieu a à rendre envers ses pasteurs. La sunamite nous inspire deux valeurs :

a) Le respect : l’expression utilisée par la sunamite est impressionnante. Elle dénote du respect et de l’estime. « Cet homme qui passe toujours chez nous est un saint homme de Dieu (2 rois 4, 9)». Dans la société actuelle, qualifié quelqu’un de saint homme se fait souvent par moquerie ou pour s’amuser. La sunamite nous rappelle le sens de l’estime que l’on doit accorder à celui qui sert dans le saint des saints. L’estime et la courtoisie non seulement du peuple de Dieu envers leurs pasteurs mais aussi des hommes de Dieu entre eux. Car nous trouvons ceux qui ont du mal à appeler son frère mon père, ma sœur, mon frère pourquoi pas révérend, excellence, etc. Si ce n’est pour la beauté du discours. Par contre, nous avons le verbe facile pour dire d’un homme de Dieu « c’est un aventurier ». c’est aussi ce que recommande le Christ : accueillir l’homme de Dieu en sa qualité de prophète procure la récompense convenable (Mt 10, 40-42).

b)            La prise en charge : dans l’agir de la sunamite nous découvrons aussi le sens de la prise en charge : « Faisons une petite chambre haute, mettons y un lit, une table et un chandelier, afin qu’il s’y retire lorsqu’il viendra chez nous (2 rois 4,10) ». Dans sa méthode de prise en charge elle dénote le souci d’améliorer ce que son couple fait habituellement pour Elisée. Elle veut passer de l’étape d’octroyer seulement la nourriture pour s’occuper aussi du logement de l’homme de Dieu en mission. Cet engagement rejoint le souhait de Saint Paul quand il dit : « le Seigneur a ordonné à ceux qui annoncent l’Evangile de vivre de l’Evangile ».

En conclusion, disons que Ha Elohim, est un cadeau, un don de Dieu. En effet, Dieu ne donne pas aux hommes uniquement les dons spirituels multiples comme le don de guérison, de discernement des esprits, de guérison,  de foi, etc. Mais il donne aussi le don d’hommes. Les hommes de Dieu qui sont des cadeaux. Saint Paul dit « Dieu a donné à l’église les dons des apôtres, des prophètes, des évangélistes, des pasteurs, des catéchètes… (Eph 4, 11)». Ceci révèle que le prêtre est un cadeau de Dieu en vue de la perfection de l’église. Disons, en vue de la sanctification, l’enseignement et le gouvernement du peuple de Dieu.  Par conséquent, il n’y a pas de salut sans contact avec l’homme de Dieu qui évangélise et réconcilie avec Dieu.